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Crédit photo : Yann ORHAN

VOLO

Par Pidz

Au début des années 2000 alors qu’ils évoluent tous les deux dans le groupe Les Wriggles (Frédo sur scène, Olivier à la régie), les frères Volovitch commencent à écrire et composer ensemble entre deux tournées. Ils font d’abord quelques premières parties, puis la machine VOLO s’emballe : album, fin des Wriggles, tête d’affiche, Olympia, … Depuis, le CV de VOLO s’est étoffé et compte désormais six albums studio, un live, une compilation et des centaines de concerts. La sortie du nouvel album Avec Son Frère le 13 mars prochain était un bon prétexte pour poser quelques questions à Frédo !

Je n’ai pas vu le temps passer et VOLO sort déjà son sixième album studio. Avec le recul que ça donne, comment analysez vous la trajectoire de votre duo ?
C’est une trajectoire qui nous correspond très bien. De belles rencontres pour vivre la scène, pour le travail en studio, et dans les bureaux de nos différents partenaires pour la tournée ou pour le disque on a toujours été très bien traités. On a construit cette histoire à notre rythme, et sans aucun gros succès commercial ou médiatique on sait qu’on à la chance d’avoir un public fidèle. 

De travailler entre frangins, ça simplifie ou ça complique ?
C’est la même chose que de travailler avec un ami, il faut savoir faire attention à l’autre. Se parler bien, s’écouter, accepter de ne pas être d’accord sur tout, et au bout du compte ne pas se sentir obligés de travailler ensemble. On a une autre vie ensemble qui a commencé bien avant VOLO et qui existe au delà de la musique.

Pour les tournées précédentes vous étiez en formation légère, à trois avec un guitariste. Mais ce nouvel album fait la part belle aux arrangements, on est même parfois surpris d’entendre vos guitares si loin sur certains titres («De Mon Mieux», «A Contre Lune»). Allez vous adapter les nouvelles chansons pour une formule en trio ou plutôt prendre la route avec une formation plus étoffée ?
On présente un spectacle qui reprend énormément l’ambiance et la couleur de l’album, mais tout en restant à trois pour la tournée. Alexis Campet, musicien multi-instrumentiste qui a arrangé, réalisé et mixé notre album est aussi avec nous sur scène. La guitare des VOLO est toujours présente, mais il nous a proposé de jouer du clavier, de la basse, et de la guitare électrique. On change d’instrument presqu’à chaque morceau, c’est nouveau pour nous. 

«Avec Son Frère», le morceau titre de l’album est aussi celui qui ouvre le disque. Il raconte le départ de deux migrants. Les sujets de société ont toujours émaillé vos albums. Celui ci vous préoccupe particulièrement ?
Il nous préoccupe comme beaucoup d’autres, mais on ne veut pas faire un album qui ne traite que de sujets politiques ou sociétaux. En l’occurence il y a de quoi être scandalisé par l’accueil que nos pays, que l’Europe, réserve à ces populations en exode.

«Je Me Demande Quand» évoque d’autres thèmes qui habillent régulièrement nos journaux : La crise financière, les GAFA, les pesticides, le réchauffement climatique, les violences policières… À l’heure des radicalisations de toutes sortes, des collapsologues et de la solastalgie, peut-on rester optimistes ?
Ça dépend des jours. L’heure est très grave, et il faut quand même continuer de vivre, d’élever nos enfants, de célébrer la vie. Il faut aussi s’organiser, résister, se faire entendre, et pourquoi pas des fois, garder l’espoir que quelque chose d’heureux peut se produire. Ce monde, dans son organisation globalisée est ultra complexe. Les intérêts sont divers, les enjeux sont énormes et les réponses multiples. Dans cette chanson, j’espère qu’on comprend l’intérêt qu’il y a à ne pas se laisser anéantir par un futur qui ne nous prédit rien de bon. 

Vous avez quinze ans d’existence (vingt ans ?), votre qualité d’écriture ne fait aucune doute et est reconnue par d’autres*, vos albums se vendent plutôt bien et vos concerts affichent souvent complet. Malgré ça, vous restez en dehors des circuits médiatiques «grand public». C’est un choix qui vous permet de conserver une certaine liberté ou c’est le signe que les médias ont mauvais goût ?
Le goût des médias change. On a connu la période «nouvelle scène française» pendant laquelle la chanson était mise en avant, et donc VOLO a eu un peu de place à la radio à ce moment là. Maintenant on est clairement dans une autre tendance. Des programmateurs ne nous passeront jamais sur leur radio, d’autres essayent de nous défendre, j’en profite pour remercier toutes les radios associatives, indépendantes ou militantes qui sont sensibles à notre discours et à notre parcours. 

Avez vous déjà envisagé de faire une reprise de Michel Sardou en acoustique avec vocodeur et danseuses topless en roller ?
J’aime beaucoup l’idée des danseuses topless en roller. C’était quoi la question ? 

Puisqu’on ne peut pas compter sur ce type de surprise (pensez y quand même, hein !), que pourriez vous nous dévoiler pour finir de nous convaincre de venir vous voir au Splendid le 28 mars ?
On fait des chansons tristes ou mélancoliques, ok c’est vrai. Mais pas que, et sur scène qu’est-ce qu’on est drôles !

* Ils ont écrit pour d’autres, notamment Julie Zenatti, Zaz ou pour le dernier album des Wriggles (qui se sont reformés en 2018 sans Frédo).