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DIRTY FONZY

Par VANDAL

Interview de Ju « DrumsAreCool », batteur au sein des DIRTY FONZY, à quelques jours du début de la Tournée du siècle (8 dates/8 villes du 1 au 24 mars). Entre répétitions et révision du matériel… sa disponibilité et sa sympathie sont, avec le groupe, ses caractéristiques principales (merci Mônsieur ! Merci également à mes ingé-sons Yves-Marie et Stelf)…

Bonjour. Peux tu nous présenter les DIRTY FONZY, ainsi que la Tournée du Siècle qui nous amène à nous rencontrer ?
Moi, c’est Julien, je fais de la batterie dans DF. Je suis dans le groupe depuis environ neuf-dix ans. DF c’est un groupe de punk rock, originaire d’Albi dans le Tarn, qui a été fondé en 2003 avec des membres de 4°7, Nemless et Légitime Défonce. Les membres respectifs de ces groupes se sont chauffés et ont formé DF en 2003. Le premier album Playing Punk Songs est sorti en 2004. Et c’est pour ça que cette année, on fête un anniversaire particulier, on fête nos vingt ans ! Dans DF il y a David, à la guitare et au chant, qui est membre historique du groupe puisqu’il est là depuis le tout début. Il y a également Rooliano, qui a pris récemment une bonne partie du chant lead, et à la guitare également. Il faut savoir que lui était à la basse avant. Également à la basse, on a Tchak, qui nous a rejoint et qui faisait partie des Billy Hornett, la Rotule50’s avant, mais également dans des groupes comme ‘O’City Vipers. Et pour le live, cette année, on a également Guilhem qui a joué dans Ten Years Too Late. Il nous rejoint pour avoir une troisième guitare en live et apporter un peu plus de gros son sur la tournée 2024. Puisqu’on parle du live et des concerts, ça m’amène justement à cette tournée du siècle qui démarre dès ce vendredi 1er mars. On sera à Pau et le lendemain on sera à Vergèze, pas loin du fief des $heriff. C’est une tournée qui réunit quatre groupes par soir et qui fêtent chacun un anniversaire. Cette année, les $heriff fêtent leurs 40 ans, Tagada Jones leurs 30, Dirty Fonzy leurs 20 ans. Et pour leurs 10èmes anniversaires, il y a également Not Scientists et Darcy. Ces deux groupes changeront en fonction des dates de la tournée. Ensemble, la somme de tous ces anniversaires fait 100, donc la tournée du siècle. On bout d’impatience, on a vraiment hâte. Hâte de retrouver tous ces groupes, de retrouver tous les gens qui vont venir aux concerts, pour partager un bon moment, kiffer avec du gros son.

Il y a chez les DIRTY FONZY un côté bon enfant, parfois décalé, avec une attitude dirty mais très enjouée. Je vous ai comparés à Arthur Herbert Fonzarelli, avec ses potes, reprenant le générique de la célèbre série TV Happy Days en version street punk. Suis-je dans le vrai ?
T’es complètement dans le vrai. T’as très bien résumé ce qui fait le moteur de DF : de la bonne humeur, du partage, que du plaisir. Parce que c’est une aventure musicale, mais c’est aussi, et avant tout une aventure humaine. L’humain reste un des moteurs principaux du groupe, que ce soit les membres du groupe ou aussi les gens qu’on rencontre sur la route. Par exemple les $heriff, Tagada ou Not Scientists (ou d’autres), on a croisé leur route quelques fois les années passées. Et à chaque fois, ça a donné lieu à de belles journées, de belles soirées, voire des amitiés qui naissent. En résumé, DF c’est avant tout une aventure humaine, de la solidarité, du partage, des rires, et de la musique. Du punk rock et tous ses dérivés. Il y a une phrase qu’on dit souvent, c’est qu’on fait les choses sérieusement sans se prendre au sérieux. Et ça, je pense que ça résume plutôt pas mal le groupe.

Vous semblez être une belle bande de potes, malgré plusieurs changements jalonnant vos 20 ans et un melting-pot d’anciens membres d’autres groupes. Comment expliques-tu cela ?
Vu que c’est une aventure humaine et qu’il n’y a pas d’obligation, c’est aussi en fonction des disponibilités de chacun. Après il y a des événements dans la vie. Il y en a qui deviennent parents, qui choisissent peut-être de calmer le jeu ou de se consacrer à une autre passion, un autre métier… ou d’autres choses qui font que, généralement, ils ont un peu moins de temps à y consacrer. Mais c’est vrai que le line-up du groupe a pas mal évolué au fil des années, mais ça s’est toujours fait dans la joie, la bonne communication et dans l’expression sincère et honnête des sentiments et des envies de tout un chacun. Il n’y a pas eu de cassure… Il n’y a pas eu de membres du groupe qui a été viré manu militari ou avec qui on ne s’entend plus du tout. Ça a toujours été une aventure humaine qu’on partage. Il y en a qui décident de monter un moment à bord du train, il y en a qui décident d’en descendre, puis d’y remonter. Voilà, ça se passe avant tout comme ça, dans la bonne humeur, le respect et le dialogue.

On sent cela, le monde qui gravite autour du groupe. A tel point que vous avez quasiment tous dans le groupe un projet parallèle…
Plus ou moins. David, pendant très longtemps, a joué dans Opium Du Peuple, il a joué aussi dans un groupe de Trash Metal Relax Raptor dans les années 2010. Sinon Tchak joue du Jazz New Orleans dans le groupe ‘O’City Vipers, il a fait partie de Money Makers, un groupe très axé rock’n’roll/blues rock. Il a également joué dans Billy Hornett, qui était plus rockabilly, où il y avait aussi Dadé, le premier batteur des DF. Rooliano joue dans Charly Fiasco. Moi, je joue également dans un groupe de punk-rock, en français, qui s’appelle Ben & Fist. Voilà, comme tu le dis, on a tous un peu des side projects qui font que l’on a une certaine énergie, une créativité constamment stimulée. Cela permet d’apporter une nouvelle eau au moulin DF pour pétrir un nouveau pain punk rock.

« Je te sors la phrase qui enfonce quatre portes ouvertes : on est tous des étudiants de la vie. »

Je constate que tu aimes les jeux de mots. La dernière fois qu’on avait conversé, tu avais évoqué un livre, on était parti un peu sur le cinéma (Quentin Dupieux en particulier) et d’autres lectures. Es-tu porté sur la culture en général et sur l’envie d’apprendre ?
Complètement, je pense qu’on l’est tous. Je te sors la phrase qui enfonce quatre portes ouvertes : on est tous des étudiants de la vie. A mon avis, l’un des signaux qui montrent que tu es en train de « mourir à petit feu », c’est quand tu n’es plus curieux, quand tu n’as plus envie d’apprendre. On parlait Musique, je ne considère pas que ma soif de batterie ait été étanchée. Sinon pour moi, ce serait vraiment triste. Ça voudrait dire que je n’ai plus rien à apprendre, alors que c’est faux, on a des milliards de choses à apprendre. C’est très important d’avoir un esprit ouvert, de rester curieux. Ça nous permet aussi de soi-même évoluer, se remettre en question, de devenir une meilleure version de soi-même et aussi de respecter et d’écouter les avis, les envies et les passions d’autres personnes. Avec la communication, ou plutôt des débats et des échanges qu’on peut avoir avec ces autres personnes, soi-même on va grandir, les personnes en face vont grandir. Et on va ensemble se diriger vers un avenir commun meilleur pour tous. La culture, c’est quelque chose de primordial que ce soit la culture musicale, la culture cinématographique, littéraire ou la culture générale au sens large. C’est une des richesses de notre société et de l’humanité. Donc il faut la chérir, la partager et la promouvoir autant que possible.

A propos de culture, on va parler de visuels. Vous faites beaucoup de vidéo-clips, des animés (
«Too Old To Die Young» ou «Coming Back»). Vos pochettes sont travaillées/recherchées. On retrouve par exemple votre esprit de camaraderie, mais aussi des gros délires dans le clip de «Back In Town» à l’ambiance Freaks Show avec la participation des membres de Uncommonmenfrommars, l’Opium du Peuple, Nemless et Babylon Circus… Dans «Beervengers», l’ambiance est complètement débridée, même « comics »… Dans «Underground City» vous mettez en scène une marionnette dépressive… Je pense aussi à votre participation à Attack Of The Living Dead Punkers!, court métrage punk horrifique… ou à vos pochettes artwork… Qui fait les vidéos, les pochettes ? Qui scénarise ? Comment s’organisent les séances de travail ?
Dans l’ensemble des projets que tu as cité, il faut savoir qu’il y a plusieurs réalisateurs, scénaristes ou graphistes qui sont derrière. Pour Attack Of The Living Dead Punkers!, le projet a été tourné et monté par Philippe Krazuki, qui est batteur des Dead Krazukies. Il a une boîte qui s’appelle The Alien Art Agency. Il est venu avec son talent et son savoir dans le cadre de ce projet. Pour «Beervengers», c’est une boîte de production de Paris, Façon Contraire, qui a déjà fait des clips par exemple pour Pogo Car Crash Control. Dans le cadre précis de ce morceau, on avait une idée. C’était un peu similaire à celle qui a abouti dans le clip, à savoir des super-héros de la fête qui se battent contre l’ennui et la morosité. Après discussions avec toute l’équipe de Façon Contraire, ils nous ont proposé un scénario, on a tourné ce clip. «Underground City» a été tourné et réalisé par David Basso. A chaque fois, il y a de nouvelles personnes. En général, le groupe a une petite idée de la direction qu’on veut faire prendre à l’image et au clip. On a pour volonté de mettre en image la musique et donc que ça reflète les paroles, sans pour autant les paraphraser et en faire quelque chose de lourd et insistant. Donc, nous, on a une petite idée, mais à chaque fois, on fait entièrement confiance aux personnes dont on s’entoure, à ces artistes qui sont talentueux(ses) et qui sauront mieux que nous produire une belle image, un clip de qualité, tout en reflétant un peu la vision qu’on a. Il n’y a donc pas réellement de directeur artistique derrière tout ça.
En dernier exemple, tu parlais d’Artwork. C’est Yab, de l’agence Le Studio, qui a réalisé la dernière pochette où on voit un manchot errer dans une ville, ou avancer avec motivation, ça dépend comment on l’interprète. Nous, de base, on n’avait absolument aucune idée de comment illustrer cet album. On avait le titre : Full Speed Ahead. Mais on n’avait aucune idée de concept. On a dressé un moodboard avec Yab. On lui a communiqué les paroles des morceaux. On lui a envoyé tous les morceaux mixés et masterisés. On lui a donné également nos sentiments, quelques mots-clés qu’on avait et qu’on rattachait à cet album. Et lui est venu avec cette pure pochette qui défonce. A chaque fois on essaie de donner une ligne directrice, du moins on exprime ce qu’on a voulu faire en musique et après les graphistes, les réalisateurs(trices) s’emparent de ces mots et les transforment avec leur propre vision.

Vous avez remporté un concours dont le but était de créer l’hymne des Corsaires de Nantes, l’équipe de Hockey sur glace. Comment sont arrivées l’idée et la conception ? Se dire qu’un groupe punk va faire l’hymne d’un club de sport, ce n’est pas commun…
Oui, c’est clair que ce n’est pas banal comme idée. On avait vu passer ce concours. On avait envie de se lancer dans un nouveau défi. On est tous, dans le groupe, amateurs de sport… un peu plus football, basketball, voire arts martiaux ou Formule 1. Mais on a aussi une admiration pour le hockey sur glace. On avait envie de transformer, pourquoi pas, un titre punk rock en un hymne. En plus, à l’époque, on avait un peu plus cette touche Street Punk / Dropkick Murphys, qui colle très bien avec toute l’imagerie et l’ambiance du stade. Et pour nous aider, nous donner une première impulsion, on est allé regarder quel était le slogan de l’équipe des Corsaires : Let’s kick some ice. On a expérimenté, on a tricoté ça. Et puis on arrive avec cette chanson qui a était sélectionnée. On est très honoré d’avoir été sélectionné et que les Corsaires aient retenu ce morceau.

« On voulait revoir la méthode de composition et pousser au maximum le potentiel de chaque idée, de chaque riff, de chaque ligne de chant. »

A propos de votre dernier album Full Speed Ahead, vous avez dit : « Les textes sont remplis d’émotions, de solidarité, de résilience, d’amitiés et de fête. (ça) nous a permis d’explorer de nouveaux horizons […] power pop, punk rock ou Rock […] Ce sont 13 titres où nous sommes sortis de notre zone de confort, expérimentant et composant collectivement ». On en vient toujours, semble-t-il, à ce fil rouge de collectif et de partage. Tu nous expliques ?
Pour la composition de cet album, on avait l’idée de célébrer les vingt ans du groupe avec un nouvel album. On avait aussi envie de renouveler le groupe, forger un son DF « plus frais et plus actuel », qui représente mieux ce que le groupe délivre en live. Et ce que le groupe délivre, ce sont des influences pop-punk, des fois du power-rock, des fois des textes plus émotifs avec un peu plus de mise à nu. Mais toujours dans la bonne humeur, la joie qui caractérise DF, puis la folie et le côté fun du groupe qui a toujours existé et qui est toujours là. Pour revenir sur le côté composition, on avait à cœur de reforger un son DF. On voulait revoir la méthode de composition et pousser au maximum le potentiel de chaque idée, de chaque riff, de chaque ligne de chant. Pour se faire, on a fait appel à un très bon ami à nous, Georges Chaccour, qui était guitariste dans Nemless, et qui est actuellement guitariste dans Babylon Circus, pour faire de la réalisation sur cet album. On avait pas mal d’idées de morceaux. On les maquettait de manière plus ou moins avancée. Puis on les envoyait à Georges, basé à Paris. On fonctionnait comme ça. Et puis, toutes les deux, trois semaines, il redescendait quelques jours pour qu’on fasse une sorte de résidence artistique axée sur la composition. On rassemblait toutes les idées qu’on avait. Ou alors on allait en détail dans un des morceaux finis qu’on avait pour essayer de pousser le gimmick, le break de batterie, le pattern de guitare, la ligne de chant… qui va faire que ce morceau va avoir vraiment son plein potentiel. Comme tu vois, une nouvelle personne qui intervient dans la composition, ça nous a permis de nous exprimer d’une autre manière et de prendre part, encore plus collectivement, à la composition. Tout le monde avait voix au chapitre concernant n’importe quelle partie. Si Rooliano avait quelque chose à redire sur le rythme de batterie que je faisais, sur le couplet de «Running Out Of Time», il le disait. On a mis de côté tous les égos, tout ce qui était possible, pour vraiment se concentrer sur la production du meilleur album possible. On a voulu faire en sorte que l’on puisse tous participer, qu’on soit tous très contents des morceaux. Et c’est le cas ! Sur les treize morceaux enregistrés, il n’y en a aucun qu’on enlèverait de ce disque. Voilà un disque composé de manière plus collective avec l’aide de Georges à la réalisation. Ce qui nous a permis aussi d’explorer de nouveaux territoires musicaux.

Tu évoques votre fierté envers ces treize morceaux. Y en avait-il d’autres, que vous auriez décidé de ne pas mettre pour ne pas alourdir l’album ou ne garder que la quintessence ?
Tout à fait. On a composé pour ce disque une vingtaine de morceaux. Et après il a fallu faire une sélection. On a essayé de garder les plus puissants, les plus punchy, ceux qui nous tenaient le plus à cœur. On a réfléchit aussi à ceux qui permettaient d’avoir une cohérence dans le disque. C’est vrai qu’on explore. On va parfois sur du reggae-punk avec «How Many Times». On va sur du pop-punk avec «Things We’ve Never Said» ou «Mindless Game». Il y a des morceaux plus hardcore, comme «Drink’Em All».
Il y a des morceaux comme «Better Days», qui démarre en ballade acoustique avant de finir en feu d’artifice rock-punk. Parmi tous ces styles là, il fallait trouver une ligne directrice, principalement dans les thématiques abordées, mais aussi dans les tonalités. Il nous fallait garder une cohérence.
Il y a des morceaux qui n’ont pas dépassé le stade de la démo. Tout ça nous a permis d’aboutir à ces treize morceaux.

J’interprète, mais, au final, est-ce que c’est l’album dont vous êtes le plus fier ?
Carrément. Je te fais une phrase d’américain : c’est le meilleur album de l’histoire du groupe. Je le dis comme ça, en plaisantant, mais je le pense sincèrement. C’est un peu pareil pour tous les groupes, tous les artistes en général. On est toujours plus fier de son dernier opus parce que c’est celui qui nous ressemble le plus sur le moment.
Il me revient une phrase que j’ai sortie lors de notre précédente conversation, de Rick Rubin dans son livre The Creative Act, qui dit :  « un album, c’est une photographie du groupe à un instant T. » On est forcément très content de cette photographie là car c’est celle qui nous représente le mieux. Après, le groupe a des albums indétrônables dans sa discographie. Comme Playing Punk Songs qui est le premier, ou Here We Go Again avec des morceaux qui font toujours mouche en live. Mais pour moi, Full Speed Ahead, je ne vais pas dire l’album de la maturité, parce qu’il y en a eu d’autres et que c’est un peu la réponse facile, mais c’est un album plus frais, plus actuel et plus sensible. C’est un album sur lequel on a osé expérimenter dans certains styles. Ou alors on a osé se mettre à nu sur sur deux ou trois textes ou thématiques.

J’ai ma petite idée sur ta réponse… Le punk est souvent associé soit à des délires sans prise de tête, soit un engagement social prononcé (je pense par exemple à Tagada Jones et Darcy, sur cette tournée). Où vous situez-vous ? De quoi traite les paroles ? Et dans un second temps, soutenez-vous des causes ?
Oui. Pour répondre à ta première question, DF c’est fun, c’est un bon moment, la fête, c’est «Beervengers» et «Here We Go Again» ! Mais c’est aussi un engagement. Dans le groupe, on est plusieurs à être adhérents à l’association Pollux qui promeut la culture dans la région d’Albi, donc tout ce qui va être culture musicale, avec des concerts variés. Il n’y a pas de style unique, que ce soit dub, reggae, rap ou rock en passant par le punk-rock, c’est une asso qui se bouge pour soutenir toute la culture musicale, promouvoir donc une culture locale, régionale, mais aussi nationale. C’est quelque chose qui est très important pour nous. Après, on est tous plus ou moins, à des degrés divers et variés, sensibilisés à des causes ou engagés. On est tous sensibles à la question des VSS (violences et harcèlement sexistes et sexuels) dans notre société en général… ainsi qu’à la cause environnementale et d’autres causes sociales. Musicalement, ça ne se traduit pas nécessairement toujours avec des titres vindicatifs, comme Darcy ou Tagada Jones… je pense aussi à Mass Hysteria. Mais on a quelques morceaux qui parlent justement de ces thématiques là et du fait, par exemple, de penser par soi-même et de faire corps avec la société et d’essayer de promouvoir des façons de vivre alternatives, plus respectueuses de tout un chacun. Dans le dernier album, je pense par exemple à «My Words». C’est un morceau contre l’aliénation collective et sur le côté Idiocratie que peut prendre notre société. On a également un autre morceau qui n’a pas fini sur l’album, toujours à l’état de maquette, qui évoque l’influence négative que peuvent avoir les réseaux sociaux ou internet, avec des questions de cyberharcèlement. Ça traite des désillusions que la société de consommation, la société capitaliste au sens large, peut nous déverser. Notamment par le biais de nos téléphones. Pour revenir au début de ta question, DF c’est un mélange des deux et en live, c’est toujours l’assurance de passer un bon moment et de faire la fête toutes et tous ensemble.

J’ai lu que tu t’intriguais du manque de présence féminine sur scène ou à côté. Connais-tu le mouvement qui défend la place des femmes sur scène More Women On Stage, initié par Lola Frichet, des Pogo Car Crash Control ?
Complètement. Je trouve que c’est une pure idée. Un très beau mouvement, parce que ça oriente le projecteur sur des femmes qui œuvrent pour ce milieu culturel. C’est un milieu dans lequel elles sont souvent sous représentées. J’aime beaucoup aussi l’initiative de ce mouvement là, parce qu’il y a des actions concrètes et accessibles. Par exemple, le fait de pouvoir offrir des cours de basse ou de proposer un échange avec des bassistes ou des musiciennes lors de concerts, lors d’événements culturels, faire un festival. Je pense au Ferrailleur à Nantes ou au Petit Bain à Paris qui ont fait un festival More Women On Stage avec des groupes féminins qui se produisent. Ce sont des actions qui permettent de se rendre compte que tous ces groupes existent et de mettre un grand coup de projecteur dessus pour essayer de changer la donne.

Merci, bonne tournée. On se voit à Roubaix ?
Merci à toi. Pas de problème, on se verra au merch’ ou au bar…

 

Agenda

sam06avr19 h 30 minPOESIE ZERO, DIRTY FONZY, CALIMUCHOMANUFACTURE, 8 rue Paul Codos SAINT-QUENTIN [02]