Les Fatals Picards + Living West
Théatre Montdory, Barentin [76], le 1er Avril
par Sylvain STRICANNE
Les FATALS PICARDS un 1er Avril en concert Sold Out! en Normandie dans le théâtre à l’Italienne de la ville de Barentin, non ce n’était pas une blague. Challenge pas facile car Barentin ce n’est ni Le Havre, ni Rouen. A part le fait de posséder la statue de la liberté du film « Le Cerveau » avec Jean Paul Belmondo et plus 159 autres statues dans la ville, qui peut connaître cette ville. Même les Fatals Picards ont été agréablement surpris par un Sold Out! là bas. Tout n’était donc pas gagné car la salle se compose uniquement de sièges. Oui du rock assis ça vous parle ? Le concert était initialement prévu pour la fête de la musique l’an dernier mais avait été annulé pour cause de plan vigipirate et mobilisation des forces de l’ordre pour l’Euro!!! Alors comme il tenait à cœur à la ville de faire venir les FATALS PICARDS….le superbe théâtre était un choix judicieux surtout avec une équipe technique au top qui a su mettre une ambiance son et lumière aussi bien voire meilleure que dans certaines salles dédiées aux concerts.
La première partie se chargera, c’est son rôle aussi, de chauffer et faire bouger le public. LIVING WEST, c’est un trio de powerpop très influencé rock anglais du style Stereophonics. Leurs compositions sont originales et chaloupées. A leur actif, pas mal de tremplins et de bonnes scènes du type La Cigale à Paris et autres salles de la même taille dans la capitale. Ils sont stressés d’ouvrir pour les FATALS PICARDS et devant une salle comble et pas acquise à priori. L’intro de scène du style musique de chambre d’un de leur titre finit par assoir l’ambiance et lancer le tempo enjoué. Ils se prennent une baffe dès le premier titre: le public répond ultra-positivement. Le trio pensait que la salle était venue que pour les FATALS mais il se retrouve avec des personnes qui chantent leurs titres. On sent l’ambiance monter et très vite LIVING WEST libère les gens de leur siège. Leurs morceaux se prêtent à bouger. Le groupe est chaud et le public bien plus. Le bassiste tel un Matt Freeman (de Rancid) va dans tous les sens et se donne à fond, il a un jeu de scène unique, le guitariste chanteur charismatique enchaîne les riffs délicieusement tandis que le batteur fera chavirer nos oreilles de sa finesse de frappe, la classe de ses breaks et les yeux des groupies qui hurlent dès qu’il a retire son t-shirt pour être à l’aise. 30 minutes c’est court et déjà il faut conclure avec leur sautillant hymne: « 30:Crisis« . Mission réussie.
Les FATALS PICARDS eux aussi ont eu leur coup de stress avec cette histoire de place assise, un théâtre c’est aussi la présence d’abonnés à l’année qui viennent voir tous les spectacles et ça peut vous casser un show. Mais Les FATALS ont de l’expérience, le chanteur Paul Léger démarre au quart de tour. Il saisit la balle au bond pour commencer les premiers morceaux et ses premières blagues comme s’il jouait une vraie pièce de théâtre. Les FATALS sont venus clairement faire la promotion de leur dernier album « Fatals Picards Country Club » et le titre « A la vie, à l’Armor » trouve tout de suite ses fans, on se prend tout de suite au jeu et à se croire dans un fest’noz. C’est une vraie fête, on retrouvera de cet album l’excellent « Tais-toi et creuse », « Le Reich des licornes », « Le magnet du Jura ». Musicalement, sous des faux airs potaches, le groupe est composé de très bons musiciens (polyvalents). Laurent à la guitare s’en donne toujours à cœur joie, je le soupçonne même d’improviser régulièrement dans les titres récurrents issus des anciens albums. Il échangera avec Yves, le bassiste sa place. Yves d’ailleurs est un très bon guitariste et joueur de Ukulele et basse uku. Jean-Marc Sauvagnargues quand à lui n’en rate pas une à la batterie pour mettre de l’ambiance et taquiner Paul au chant. Jean-Marc comme à son habitude a eu son moment en chanteur principal pour la partie unplugged où il a repris le touchant « mon père était tellement de gauche ». Nos show-men n’arrêtent pas et enchaînent calembours et chansons. Le concert a duré 2h15, le temps c’est arrêté dans le Théâtre Montdory de Barentin, même si parfois on se demande si les blagues à rallonge de Paul font parties du spectacle où non. Dans tous les cas, le groupe et les techniciens répondent présents à ses débordements volubiles . 2 rappels plus loin et encore une flopée de classiques dont « punk à chien » et « y a t’il des punks au Linchsteinten? », les FATALS PICARDS nous libèrent dans la joie et la bonne humeur d’un publique très éclectique qui en redemanderait bien un louche. La morosité n’a pas d’emprise avec les pinces sans rire que sont les FATALS PICARDS.