WILD PRIMATE FESTIVAL #1

WILD PRIMATE FESTIVAL #1

A Roubaix [59] Hôtel de la Musique, Samedi 25 Février

Par Romain RICHEZ

[BREAKING BANANAS NEWS] Fin Avril début Mai 2016, le monde musical local était chamboulé par l’arrivée d’un nouveau venu parmi les associations, le petit ouistiti Wild Primate. Fin janvier 2017, du haut de sa dizaine de mois d’existence, le petit ouistiti voulait faire ses premières dents et devenir un sapajou capucin reconnu et prometteur en annonçant son premier festival : le WILD PRIMATE FESTIVAL #1. Fin février 2017, le petit capucin s’affirmait en grand gorille en réussissant haut la cacahuète cette première édition ! Alors oui, la banane a été au rendez-vous ! Mais bien plus que de rester figé sur les tronches et portraits de la foule présente, le fruit courbement jaune est resté bien tendu et n’a pas eu le temps de débander. On nous prédisait un lâcher massif de rock et de babouins, qu’en est-il ? « Lâcher de babouins » non pas tellement, en revanche l’expression « avalanche de primates et de macaques » serait bien plus appropriée ! Retour sur une soirée digne d’être, sans doute, l’un des meilleurs remakes de la Planète des Singes et de l’invasion de nos charmantes villes par César le chimpanzé.

Ce premier festival de l’association (ou du collectif comme ils aiment s’appeler) Wild Primate avait la lourde tâche de réunir pas moins de six des groupes affiliés Wild Primate. Alors opération de comm’ en force certes, plateau musical rock varié certes, et bonne soirée certes ! Le WILD PRIMATE FESTIVAL #1 et l’Hôtel de la Musique Roubaisienne ont donc vu successivement déambuler sur les planches RAPTOR KISSES, VIOLENT GEISHA, NOBODY’S, SHARP NOISE et AUDIORIDERS avant que les énormissimes AN EYE ON FALL viennent clôturer cette première édition en assumant pleinement leur rôle de tête d’affiche !

C’est donc RAPTOR KISSES qui s’est vu conférer la lourde tâche d’ouvrir les portes du zoo Wild Primate, de réchauffer les tympans et les cœurs, et de nous réchauffer tout court, car on ne va pas se mentir, il caille un peu dans cette salle ! Pas de batterie, ni de basse pour ce premier concert, on commence soft avant de passer aux choses un peu plus rentre-dedans du reste de la programmation. RAPTOR KISSES est ce que l’on pourrait qualifier de « duo à l’âme voguant entre solos, refrains, couplet mais surtout arpentant un rock intimiste teinté folk aux émotions sincères ». Menée par la voix de Caroline et accompagnée des six cordes de Maxime, RAPTOR KISSES avance calmement dans son univers tantôt romanesque, tantôt personnel voire rugissant. Et le moins que l’on puisse dire est que la paire guitare / chant affiche une belle complicité et une complémentarité certaine tant du point de vue des compositions que des musiciens eux-mêmes. Au fil de sa prestation et de l’enchainement de titres comme « Rivers », « Rise » ou « Wailings », le duo se révèle par des mélodies, des arpèges et des accords assez voyageurs et une voix presque cristalline touchant directement la corde sensible de chaque rang présent (même des rangs machos). Ce duo fait plaisir à voir et à entendre, et se révèle être une belle entrée en matière qui attire quelque peu la foule au son de sa guitare électrifiée ou de ses parties plus acoustiques (« Steal The Time », « R Song »). Foule et public d’ailleurs gratifiés, en guise de remerciement d’une nouvelle composition « Into Ashes » et d’une reprise du célèbre titre « Heart-Shaped Box » de Nirvana. Disons qu’avec RAPTOR KISSES, le public a lancé les premières cacahuètes d’applaudissements qui résonneront tout le reste de la soirée, d’ailleurs les deux compères ont réussi à faire chantonner quelques passages à quelques bouches ou à quelques paires d’oreilles curieuses.

Pour résumer les huit pistes proposées par le groupe, affirmons de façon méritée que l’ensemble que constitue cette première prestation du jour ouvre doucement mais parfaitement la soirée. Le set du duo annonçant la tournure du reste des événements : une montée crescendo qui à l’instar de RAPTOR KISSES et de son final sur « Heart-Shaped Box », explosera sur une bonne grosse dose de rock. Alors vite la suite !

Setlist :
Waiting For The Tide
Rivers
R Song
Steal The Time
Into Ashes
Wailings
Rise
Heart-Shaped Box (Nirvana Cover)

Et la suite arrive et même très rapidement puisque VIOLENT GEISHA est déjà entrain d’envahir la scène en plantant ses pédales d’effets, ses amplis et ses cymbales un peu partout sur les planches. Pendant que les trois (mousquetaires) musiciens sont tranquillement à effectuer les derniers petits réglages de leurs matériels, la foule commence à arriver pour accueillir les premiers riffs de VIOLENT GEISHA. Ça se rempli pas mal d’ailleurs, alors si jamais le rock ne suffit pas, un câlin de groupe et la chaleur humaine dégagée se chargera définitivement de réchauffer l’Hôtel de la Musique. Malheureusement pour certains, heureusement pour d’autres, au vu de la prestation, personne n’aura besoin de câlins ou de tripotages pour se chauffer tant le set à suivre était d’une grande qualité !

Power trio lillois surpuissant distillant un rock dans la lignée d’un Queens Of The Stone Age venant boosté The Police, VIOLENT GEISHA démarre son show en trombe par « In Time », titre issus de son EP Satellite. EP qui d’ailleurs sera fortement défendu par la setlist (« A Key For Your Mind », « Satellite », « The Rainbow ») tout comme l’EP précédent, Violent EP (« A Mystery Life », « Hate & War »). S’inscrivant dans un indie-post-punk depuis 2011, VIOLENT GEISHA pourrait aisément se définir comme un mélange de riffs grunge dans la sauce d’un Nirvana ressuscité et de rock mélodique ou mélodieux dont chaque refrain te rentre inlassablement en tête. Mais surtout, VIOLENT GEISHA est armé d’un bassiste (servant également de chanteur) tantôt remuant et agité sur des titres come « Let You Go » tantôt sautillant sur d’autres comme « Better Day ». D’ailleurs, concernant la basse, certains titres sont du véritable travail d’artisan puisque sont intégralement joués au doigt (« A Mystery Life »). Et comme VIOLENT GEISHA ne se limite pas qu’à son bassiste-chanteur à la voix assez atypique, ce dernier profite des quelques accalmies entre certains morceaux pour présenter le reste de la bande « mesdames et messieurs le batteur (Laurent Catalot), mesdames et messieurs le guitariste (Romain Verschre) ». Tut ! Mais j’y pense, personne n’a pensé à présenter le chanteur aux quatre cordes, alors je m’en charge (un peu tard mais bon…) : mesdames et messieurs le bassiste mais également chanteur (Olivier Pilarczyk) ! Pour en revenir à leur prestation, les trois rockers concoctent un set parsemé de titres efficaces et qui, ne le cachons pas, a fait sacrément dandiner des culs et remuer des genoux (notamment « The Rainbow ») ! Alors oui ça déménage, ça décoiffe ou ça recoiffe et toi aussi tu te surprends à dandiner de l’arrière-train comme une vieille rombière. Le public se régale, VIOLENT GEISHA aussi et surtout les trois lillois chouchoutent les paires d’oreilles venues les écouter et les paires de mains présentes pour les applaudir. Alors comme pour poursuivre et sceller une tradition entamée par RAPTOR KISSES, VIOLENT GEISHA offre à son tour au WILD PRIMATE FESTIVAL #1 un nouveau morceau (« I’ll Be Watching You »). En somme, de quoi réchauffer les cœurs, les bières et les tympans ! Le summum du set sera d’ailleurs atteint lorsque résonne cette petite phrase presque innocente : « Une dernière pour la route… ». Et comment elle s’appelle déjà cette dernière ? Ah oui ! « Hate & War », celle que tout le monde connait par cœur à entendre le boucan ! Oh y en a qui jumpent, oh y en a qui dansent aussi, oh ça se réchauffe, oh tout le monde est heureux. Alors devant un tel spectacle, on chante les paroles comme tout le monde « hate and war ah ah ah ah aaaaaah ». Le tout suivi d’un petit dernier saut pour la fin et VIOLENT GEISHA lâche les derniers décibels d’un set qui régalera l’intégralité de la foule présente et durant lequel plus d’une paire d’oreille a été griffée par une geisha violente !

Bref, inutile de rajouter que mettre VIOLENT GEISHA sur scène dans une espèce d’odeur suave de bières, de clopes et surtout de rock’n’roll est la certitude de lui faire envoyer tout ce que le groupe a dans les tripes et de lui faire délivrer une énergie contagieuse. Un show maitrisé et follement emportant qui laissera un public admirateur et rêveur réalisant doucement qu’il vient de vivre un des grands moments forts de cette première édition du festival pro-babouins.

Setlist :
In Time
Satellite
A Key For Your Mind
About Your Love
I’ll Be Watching You
Let You Go
Better Day
The Rainbow
A Mystery Life
Hate & War

Et c’est devant un public encore ébahi par la précédente prestation et resté sur ses émotions fortes en rock’n’bananas, que NOBODY’S entre en scène et surtout qu’arrive un autre grand moment fort de ce WILD PRIMATE FESTIVAL #1 ! Lançant de façon très tranchée un rock français engagé et armé de mots poignants, rageants ou révoltants, NOBODY’S annonce dès le premier titre de son set (« Hadès ») qu’il n’est pas là pour faire de la figuration ni pour glisser sur des peaux de bananes. Au contraire, les quatre révoltés ont bien l’intention de faire entendre leurs couplets revendicateurs ou leurs refrains aux allures d’exécution publique d’une société qui part en vrille et où la morale est largement bafouée.

Pour le néophyte perdant sa virginité Nobody’sienne, les quatre énergumènes s’inscrivent dans la lignée de Luke ou de Noir Désir mais surpassant parfois les tranchées creusées par les textes de ces icones du patrimoine français (les paroles de « Ave Caesar » valent le détour !). Pour l’amateur de la scène française, des plumes aiguisées et de notre belle France, NOBODY’S se définira comme ce qu’il manquait à la journée d’un français digne de ce nom. Oui car c’est bien connu, entre la baguette et le béret, le français râle, gueule, n’est pas content ou emmerde ce qui le répugne dans nos sociétés si « parfaites », ça tombe bien NOBODY’S aussi ! Alors vite oublié notre Johnny national, rien à voir, entre eux, seul le « y » reste commun. Que l’idole des jeunes aille donc se rhabiller et laisse les vrais rebelles déambuler sur les planches. Pour revenir à nos moutons (devenus loups pour l’occasion), NOBODY’S est un magnifique rock français pour lesquels je me suis découvert de nombreux coups de cœurs (« Nobody’s Perfect » et « Conteste » pour ne citer qu’eux). Mais surtout, les textes de NOBODY’S en disent long sur le ressenti d’un individu critique désabusé par ce monde. En fait, par ses titres, NOBODY’S passe des réflexions profondes aux réflexions plus profondes de quelques centimètres pour finir complètement par pousser au plus profond ses réflexions et par la même occasion les décibels dans nos tympans (« Hadès », « Incertitudes »). D’un autre côté, il n’est pas rare de retrouver un peu de calme au milieu de toute cette excitation pour pouvoir mieux rager de nouveau par la suite (« Un Homme Sincère », « Les Torrents de Larmes » ). NOBODY’S dose parfaitement l’intensité de son set pour instaurer une sorte d’alchimie entre titres coups de poings ou coups de gueules et d’autres titres plus intimistes ou personnels. Cependant loin d’être composé de chialeuses, NOBODY’S est surtout là pour réveiller le public de ce WILD PRIMATE FESTIVAL #1. En gros on détache le micro de son pied et on crache des lyrics assassins ou lyncheurs en amorçant, par là même, un retour vers le grand temps des plumes acerbement affutées de la fin de siècle dernier (« No Stress »). Ou sinon, on regarde gaiement le batteur faire jouer sa cymbale crash ou le bassiste sauter un peu partout. D’ailleurs, sur scène, les quatre compères échangent leurs riffs et tempos avec les paroles crachées (chantées le plus souvent hein !) par Roland dont la voix se voit parfois secondée tantôt par celle de son guitariste tantôt par celle de son bassiste (« Mises En Scènes »). Mais surtout, la gestuelle, les mimiques et la chorégraphie ont été révisées, aucun doute n’est permis là-dessus ! Tout au long de sa prestation, le groupe ne manque pas de remerciements envers son public, ce qui est, avouons-le, plutôt bien plaisant (public également chouchouté par un nouveau titre électrique « Ecstasy »). Dans tous les cas, NOBODY’S est visiblement ravi de participer à ce WILD PRIMATE FESTIVAL #1 pour pouvoir se donner corps et âmes à sa musique et ainsi la transmettre à d’autres.

Alors complètement a contrario de ce que revendique « Nobody’s Perfect », pour le coup ils ont été perfects les NOBODY’S ! Le quatuor a bénéficié d’un son une fois de plus irréprochable et surtout à lancé une prestation énergique et survolté qui fera regretter de ne pas les voir plus haut sur l’affiche. Quoi qu’il en soit, à la fin du show (très chaud d’ailleurs !), j’ai les pieds congelés mais les oreilles brûlantes et les yeux émerveillés de la prestation livrée. Sans doute la plus grande claque de la soirée pour ma part !

Setlist :
Hadès
Nobody’s Perfect
No Stress
Les Torrents de Larmes
Que Reste-t-il ?
Conteste
Incertitudes
Mises En Scène
Un Homme Sincère
Avé Caesar
Ecstasy

Après une belle part de rock français, place à SHARP NOISE ou plutôt à un tractopelle qui viendra remuer ta voiture avec son rock garage ! Et en v’là un d’putain duo nucléairement atomique ! Même si ça vient de Boulogne, que ça mange du pâté et que ça envoie de la morue, SHARP NOISE c’est surtout la paire plus qu’explosive de la soirée qui a envoyé des décibels jusque chez ta grand-mère ! Mieux vaut prévenir de suite, le seul bémol de cette prestation a été le peu de public présent pour assister à cette révolution sonore sonnée par deux chtis allumés des décibels et fiers de l’être. Mais le public qui reste se retrouve transporté dans cet univers puant le rock primitif et créé de toutes pièces par deux macaques (des vrais !) dont la passion est de sauter un peu partout, de se passer de micros pour gueuler, mais surtout de chauffer la moindre personne qui se bougera le fion sur leur son ! Un amour de la musique qui fait plaisir et une communion à part entière avec les oreilles curieuses devant ce phénomène hallucinant. Avec des titres appelant au headbang et autres joies des nuques, SHARP NOISE a tenu avant tout à démontrer son côté sauvage, primate et surtout fougueusement rock’n’roll, notamment lorsque les vocales de Simon répondent aux braillements de Thomas ou inversement (« Night Stories », « My Friends ») ! Et cette hystérie primitive se traduit bien au-delà des titres, à savoir par le jeu de scène lui-même, avec des musiciens s’agitant tels deux possédés, d’ailleurs la salle en serait presque hantée à en croire le retour de l’éternel micro qui se baisse tout seul. Aparté fantomatique à part, c’est donc normalement que, pour se révéler à la hauteur de la folie des deux comparses, la setlist se compose d’un peu (beaucoup) de morceaux un peu (beaucoup) foufous ou encore de titres un peu (beaucoup) pêchus (« Nothing », « Walk Or Die »). Usant et abusant d’effets et de pédales en tout genre, SHARP NOISE aime à varier les ambiances mais a également choisit d’injecter un peu de calme au milieu de la fougue ou de la foudre, notamment avec la trilogie « Black Butterfly », « Bird’s Shadow », « Pegasus ». Mais surtout, pour faire honneur à la désormais entérinée coutume du WILD PRIMATE FESTIVAL #1, SHARP NOISE proposera une composition spéciale pour l’occasion (« Little Death »), tout simplement parce que SHARP NOISE est bien décidé à pousser la wild music à son paroxysme et tes tympans dans leurs retranchements, donc autant le faire jusqu’au bout ! D’ailleurs, pour finir tout en majesté ce concert, et dans le plus brillant esprit Wild Primate, rien de mieux que d’imiter les vrais dégénérés et de balancer des cymbales un peu partout avant de sauter sur le dos de son pote. Et SHARP NOISE c’est ça, des musiciens irréprochables œuvrant dans un son « sharpé » irréprochable pour secouer sa chevelure comme un vieux babouin durant une performance irréprochable mais partant forcément en vrille à un moment donné ! Bref, c’est ça SHARP NOISE, des riffs groovy, des cymbales qui ont mal et qui font mal et un groupe atypiquement unique ou uniquement novateur qui se révèle être à écouter au moins une et à voir au moins deux fois en live dans sa vie.

Quoi qu’il en soit, SHARP NOISE s’est avéré être la bande son idéale pour savourer les chips desquelles je me goinfre de mon point de vue. Point de vue d’ailleurs presque semblable à un mirador tant le spectacle se dressant à l’horizon est magnifiquement grandiose et déboussolant quant à la certitude de connaitre une définition quelconque du mot « musique ».

Setlist :
Night Stories
Nothing
She Wants
Walk Or Die
Black Butterfly
Bird’s Shadow
Pegasus
Little Death
My Friends

Pour la suite, c’est sans crier garde, qu’AUDIORIDERS envahit l’Hôtel de la Musique, que le groupe entre en piste et « Oh cette moustache ! ». Ce qui est sûr est que la remarquable masse de poils du bassiste en aura interloqué plus d’un ou en aura fait rêver plus d’une. Quoi qu’il puisse en être des goûts en matière de poil de chacun et de chacune, après cette affirmation, pour le moins moustachue, en survient aussitôt une autre : « ouais mais c’est la chanteuse de RAPTOR KISSES ! ». Oui, c’est bien cela ! Une soirée, deux groupes avec une madame au chant, deux concerts mais pourtant bel et bien une seule et même personne ! Remarquable, non ?

Parenthèse fermée, dès les premiers décibels de « The Curse », le ton est donné, ça envoie et surtout ça n’a rien à voir avec RAPTOR KISSES. Bien plus lourd et rageur que le duo ayant ouvert le festival, AUDIORIDERS taille ses riffs et ses titres dans un rock brutal aux allures de stoner imposant. Un instrumental colossal rejoint, mais surtout sublimé, par la voix claire et légère de Caroline qui donne ainsi à AUDIORIDERS cet ensemble d’émotions inhérent à son univers (« You Can’t See Me », « Welcome »). Concernant la prestation du soir, ça remue le popotin sur scène, aussi bien du côté du gratteux que du basseux et bien évidemment la batterie fait dans le « boum boum boum » de macaque. Mais ce n’est pas pour déplaire et le résultat est plutôt agréable d’écoute (« Brace Yourself », « Pure Fire »). AUDIORIDERS fait rimer la mélodie de ses refrains avec le côté plus abrupt de ses couplets tandis que sur scène la basse est vrombissante et les musiciens remuants. Alternant titres forts et plus apaisés, le quartet avance dans une prestation solide, énergique et rafraichissante qui malheureusement se déroula devant une salle presque désertée à ce moment du festival, ce qui est bien dommage au vu de la qualité du show proposé par les quatre lillois… Quoi qu’il en soit, les quatre rockers ne perdent pas leurs moyens et persévèrent dans leur envol vers des paradis musicaux qui s’ouvrent à un public transporté par la portée, parfois, psychédélique des titres proposés (« Feed This Love », « Screaming Out »). AUDIORIDERS transporte la foule et transforme quelques décibels en un récital rock’n’stoner séduisant porté par une setlist taillée qui semble avoir pioché dans le répertoire du groupe pour n’en sortir que le meilleur. Cette sélection drastique parmi les compositions du groupe prend l’audace de défendre largement le premier album du groupe (« Noises », « Lifeblood », « Now You Gonna Look At All The Mess You’ve Made ») mais surtout de poursuivre les offrandes à ce WILD PRIMATE FESTIVAL #1 en proposant également un nouveau titre sobrement intitulé « Cold Wars ».

Le show poursuit sa lancée paisiblement et calmement en laissant derrière lui l’assurance d’un groupe à suivre qui n’a pas à rougir de sa place (presque) en haut de l’affiche. D’ailleurs, comme Caroline a pu le souhaiter, « on espère que ce festival sera le premier d’une longue série ». Mais surtout pour la suite, nous sommes assurés de revoir AUDIORIDERS vers les hauts des affiches Wild Primate, mais pas que ! En attendant les prochains rendez-vous avec des macaques, reste le grand haut de l’affiche de ce soir, la tête d’affiche, le top du top ou le must du must, les excellentissimes AN EYE ON FALL ! Gros main event d’une soirée déjà réussie, AN EYE ON FALL pointe déjà le bout de son nez sur les planches roubaisiennes du WILD PRIMATE FESTIVAL #1, alors prêt pour le bouquet final ?

Setlist :
The Curse
Now You Gonna Look At All The Mess You’ve Made
Brace Yourself
You Can’t See Me
Cold Wars
Noises
Welcome
Feed This Love
Screaming Out
Lifeblood
Pure Fire

Dernier groupe, dernier concert, derniers décibels et surtout dernière claque ! C’est ainsi que pourrait se résumer la prestation d’AN EYE ON FALL qui clôtura ce WILD PRIMATE FESTIVAL #1. Et ce concert était sans doute le plus attendu, en somme comme dirait l’autre, le clou de la soirée, du spectacle et du rock’n’roll ! C’est donc logiquement que les cinq lillois se devaient d’assurer et c’est encore plus logiquement que les cinq lillois ont assuré !

Petite pépite talentueusement phénoménale de la scène des Hauts-de-France depuis quelques années déjà, AN EYE ON FALL avance doucement dans un univers alternatif, émotif et addictif, mais surtout à travers le rock le plus brut saucé de sublimes touches de clavier ou de piano élevant divinement le tout. Pour ce soir, AN EYE ON FALL a choisit de passer en revue les titres les plus marquants de ces deux EP (Grace’s Been Damaged en 2012 et Black Days Diary en 2016). La setlist réunit donc un concentré exultant et excité de parties électriques, de riffs puissants mais surtout imbibés d’une émotion que même la perfection ne saurait imiter (« Those Chains », « Because Of You »). D’ailleurs, cette émotion se retranscrit sur les planches et par le jeu de scène des acteurs principaux du soir, les musiciens s’agitant transportés par une transe indescriptible insufflée par leur univers et emmenant avec eux les courageux de la nuit roubaisienne (« Hope Is Fear », « Bullet Proof (For Every Fucking Second Spent In Your Arms) »). Ambiance portée par la voix claire, unique et reconnaissable de Thomas Vasquez, charismatique frontman de la formation qui abandonne bien plus que ses cordes vocales à l’art musical auquel il s’adonne. Les titres s’enchainent, le voyage se poursuit et le public vogue à travers des sensations envoutantes dont il ne souhaite plus se défaire (« How It Mattered », « Promises Of Fall »). AN EYE ON FALL fait part de sa grande maitrise, de son amour de la scène et surtout partage ses sentiments tant musicaux que personnels. L’expérience est séduisante jusqu’à la moindre note, le live jusqu’au dernier applaudissement, tandis que de son côté, AN EYE ON FALL confirme le talent dans lequel il évolue tout au long du chemin que tracent les neuf titres composant son exhibition auditive du soir. Mais le temps lui aussi trace son chemin et la fin du set pointe déjà trop rapidement le bout de son nez pour AN EYE ON FALL. Minuit retentit presque lorsque AN EYE ON FALL dépose sa note finale et avec lui le WILD PRIMATE FESTIVAL premier du nom. Tout ce que l’on peut dire est qu’après près de sept heures de live, les pèlerins s’étant déplacés pour fêter ce premier grand événement en ont plein les bottes et la fatigue se fait sentir, mais ils repartent les yeux émerveillés et les oreilles loin d’être déçues ! AN EYE ON FALL était la conclusion d’une première édition réussie, un peu comme le traditionnel feu d’artifice sublimant le Château de la Belle au Bois Dormant chez le Mickey parisien. Un moment assez unique pour une épreuve passée haut la banane pour cette jeune association prometteuse qu’est Wild Primate. C’est désormais officiel, à la prochaine alerte Wild Primate, certains pourront dire aux nouveaux venus : « nous on y était, et ça envoyait, les babouins ont bien défilé ! ».

Loin de tirer la gueule comme des Nasiques ou d’être ridicule comme des Lesulas, Wild Primate et ses groupes ont assuré une grande et belle soirée en démontrant qu’ils n’avaient rien à envier aux autres. Une première fois passée avec tact et brio, comme quoi, une première fois ne fait pas toujours mal. Alors saluons les performances de ces underground heroes que l’on aimerait redécouvrir sur les plus grandes scènes nationales ou internationales (rêvons un peu !). Retenons que Wild Primate par son WILD PRIMATE FESTIVAL #1 confirme que l’association réunie de nombreux petits talents et est promise à un bel avenir, mais surtout démontre qu’elle comble aisément le public qui se donne la peine d’aller vivre cette passion commune de la musique en faisant confiance à cette jeune association. On se voit à la prochaine édition pour retrouver nos primates préférés !

Setlist :
Intro Those Chains
Bullet Proof (For Every Fucking Spent In Your Arms)
Hope Is Fear
Promises Of Fall
Rising High
Deceiving
How It Mattered
Because Of You
Those Chains
Wild Primate : http://www.wildprimate.com/

Crédits Photos : Marine Ethuin, Romane Nicolle, Nicolas Delgrange

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