DOUG FIR LOUNGE / PORTLAND / 2012
Difficile de résumer quarante ans de ratages en quelques phrases. Pourtant l’histoire est toujours la même et devrait être enseignée par les apprentis sorciers des multiples dispositifs d’accompagnement : «Pour réussir coco, faut être lisible. Tu te trouves un créneau et tu t’y tiens». Les frères McDonald (13 et 17 ans) s’emmerdent à Hawthorne, California et montent un groupe de punk tendance hardcore. Ils transposent leurs obsessions pop déviantes (Manson, Linda Blair, Russ Meyer…) dans des chansons rudimentaires et deviennent les protégés de la scène angeleno (Black Flag, Cercle Jerk, X…). Seulement les frangins aiment autant Kiss que les Weirdos et les Beatles encore bien plus. Et personne n’y comprend plus rien. Ils offriront au monde ébahi quelques albums remarquables de punk juvénile (Born Innocent), de psychédélisme brutal (Neurotica), de mélodies bubblegum (Third Eye), poseront involontairement les bases du Grunge (Phaseshifter dans lequel ils feront délicieusement rimer «Echoplex» avec «Sex») et réaliseront le hold-up pop parfait (Show World) dans des années 90 qui n’en avaient évidemment rien à foutre. Le groupe a sorti récemment un huitième album (Beyond The Door) en tout point remarquable. A little drums, a little atmosphere and it wails like this !
Raphaël LOUVIAU