Qu’il s’agisse de moments joyeux ou plus douloureux, les pochettes de disques et les chansons demeurent à jamais associées à nos souvenirs. Ce «Comment Est Ta Peine ?» de BENJAMIN BIOLAY est devenu en l’espace de quelques semaines, un tube radiophonique, trouvant une résonance populaire et inattendue auprès d’un nouveau public et pourtant, tellement en adéquation avec les souffrances de notre époque.
Plus de dix ans après La Superbe qui le consacra en son temps, l’auteur-compositeur-interprète lyonnais réussit avec Grand Prix le tour de force de proposer des chansons légères et décomplexées, dans un registre plus électronique et rock, guitares en avant («Idéogrammes»). En toile de fond, sa passion pour l’automobile. En point d’orgue, le très touchant «Ma Route» où il y raconte sa vie d’artiste ; une mélodie que n’aurait pas renié Renaud.
Les femmes et l’amour ne sont jamais très loin, dans les chœurs ou en duo («Rue Saint-Louis en L’Ile» en compagnie de Juliette Armanet ou le à point nommé et très entêtant «Parc Fermé» avec Adé de feu Thérapie Taxi). Biolay ne cache pas son admiration pour les Strokes et Julian Casablancas, une influence perceptible dans le son de l’album, par exemple sur «Comme Une Voiture Volée», une invitation planante à la danse.
Délaissant les ambiances plus sombres et mélancoliques de certains de ses albums (mes préférés du genre demeurant A l’Origine et Trash Yéyé), celui qui fut révélé il y a pile vingt ans grâce son travail avec Henri Salvador dévoile un visage plus apaisé, plus lumineux. Des chansons en pole position dans notre cœur et dans nos oreilles.