Du Metal à la campagne par Vincent Demaret

Du Metal à la Campagne

A Rexpoede [59] Vendredi 16 septembre 2016
Par Vincent Demaret

Arrivée tardive sur le site du festival en ce samedi de septembre, mais malgré tout juste à temps pour voir le début du set des The Lumberjack Feedback sur la scène du « Meulen Hof ». C’est qu’ils en prennent de la place sur scène les lillois : deux batteries et les bonshommes qui vont avec, deux guitaristes et un bassiste. Leur concert au Hellfest de cette année avait été massif et assez envoûtant. Et ce soir, on va rester dans le même ton. Leur musique est lourde, les riffs sont pesants, hypnotiques, et leurs aspects répétitifs renforcent cet effet. Le groupe est en place et vit littéralement sa musique. Il assomme l’assistance (qui a l’air d’apprécier), et quitte la scène après un final bruitiste et anesthésiant au possible.

The Lumberjack Feedback - Du métal à la campagne © Pidz

Le temps d’avaler un sandwich, et c’est au tour de Pitbulls In The Nursery d’agresser l’assistance, toujours sur la scène « Meulen Hof ». Le groupe Rambolitain propose un death metal alambiqué, varié, passant de riffs groovy ou rappelant par moment Meshuggah, à des passages plus aériens, tirant vers le progressif. C’est super carré, le batteur est technique à souhait, d’une précision métronomique. Le bassiste ainsi que les guitaristes sont à l’avenant. Leurs headbangings synchronisés offrent de plus un visuel assez puissant. Ma seule critique tiendrait au chanteur qui, malgré des parties vocales assurées, manque de savoir-faire dans sa façon de tenir la scène. On le sent hésitant dans son attitude scénique. A revoir afin de confirmer, ou d’infirmer cette impression.

Pitbulls In The Nursery - Du métal à la campagne © Pidz

Viennent ensuite les Spiritual Driver sur la seconde scène du festival, « la source ». Le groupe, bien en place, nous envoie un rockn’roll-stoner velu, costaud, avec des riffs limite heavy metal par moment. Le groupe est content d’être là, cela se voit et fait plaisir.  Le set du groupe se retrouve un poil à cheval avec le début du set de Deep In Hate, on file donc sur la « Meulen Hof » pour voir la montée sur scène des parisiens.

Spiritual Driver - Du métal à la campagne © Pidz

Deep In Hate est un groupe de deathcore venant donc de Paname. Le groupe est à bloc et veut en découdre avec la salle…..et la salle le leur rend bien. Ça tourne comme une horloge, le chanteur growl comme un chef, le batteur est une fuckin’machine, les cordistes repeignent les murs. Cependant, leur musique ne me parle pas… ouaip, parfois, c’est comme ça ! Ce n’est pas mon truc. Ce qui est sûr, c’est que les amateurs de Suicide Silence, Whitechapel et consorts y trouveront leur compte.

Deep In Hate - Du métal à la campagne © Pidz

Une demi-heure environ après la fin du set de Deep In Hate, la tête d’affiche de la soirée, Sidilarsen, prend possession de la scène du « Meulen Hof ». Je n’ai jamais vu ce groupe sur scène malgré une vingtaine d’années d’existence, mais il n’est jamais trop tard. La décoration de scène est soignée, avec écrans de projection de part et d’autre de la batterie, et petites animations collant à chaque morceau. Le groupe déploie un rock-metal mélangé à des samples, le tout sur des tempi globalement très dansants (le dernier album s’intitule  « Dancefloor bastards », ceci explique cela). C’est efficace, les 2 chanteurs, dont un est aussi guitariste, se donnent du mal, et le reste du groupe s’applique. Pourtant, pour être honnête, leur musique ne m’a pas spécialement interpellé. Un sentiment de répétition s’installe du fait de la structure et du tempo des morceaux. Les textes, en français, me paraissent un peu basiques dans le style « engagé », et le petit laïus sur les « terroristes et politiques – tous des e*****és » me semble un peu court. Un groupe peut avoir des convictions fortes et les exprimer, ce n’est pas le problème, mais encore faut-il savoir le faire de manière fine, nuancée et efficace. L’ambiance, en tous cas, est festive, et la salle a l’air de prendre un maximum de plaisir : c’est ce qui compte finalement non !?

Une dernière chose à propos de ce festival : le site est certes de taille modeste, mais très agréable et il y a ce qu’il faut pour se restaurer et boire une bière tranquillement. Le son des scènes est globalement bon, du moins de là où je me situe lors des sets des groupes (au niveau de la régie). Et surtout (chose importante !) : les bénévoles sont souriants et sympathiques, et ce malgré la fatigue qui s’est installée après deux jours de gros son et d’accueil du public. Bravo à eux et à l’équipe derrière tout cela !

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