Il y a cinq ans, vous avez joué à Matignon pour la Fête de la Musique, à la demande d’Edouard Philippe. Il est rock, le Maire du Havre ?
C’était même pas à son initiative, pour tout te dire ! C’est le personnel de Matignon qui a profité de sa caution en tant que Maire de notre ville pour nous programmer. Ils lui ont dit : « on en a marre des flons-flons et de l’accordéon, chez vous, on a repéré un groupe sympa, et ça nous ferait plaisir de changer du train-train ». La suite, c’est une agence de Paris qui m’appelle en me disant : « le personnel de Matignon veut du rock »… Donc on a accepté, et on les a fait payer cher !
Avec nos impôts !
Et quand Edouard est arrivé, poursuivi par une horde de journalistes et de cameramen, on en était au sound-check. Il me salue de la main, et je lui dis « Bonjour Monsieur le Maire » (rire). Il était Premier Ministre, et il s’est dit « Ah, Bob continue à faire le con » (rire). Ensuite, les fenêtres de son bureau étaient ouvertes tandis que nous, on jouait à fond la caisse, mais il n’est pas redescendu nous écouter. Plus tard, au moment des Gilets Jaunes, comme j’avais son numéro de téléphone portable, je l’ai appelé et je lui ai laissé un message qui disait : « Monsieur Edouard, en ce moment, vous tapez sur les Gilets Jaunes, qui sont juste des gens qui travaillent et qui veulent simplement vivre de leur boulot, et vous laissez agir les bandits qui cassent les vitrines, comment ça se fait ? ». Il ne m’a jamais rappelé. Depuis, je lui fais la gueule.