Main Square Festival 2016
Arras, 1-2-3 Juillet 2016
par Améline Vanghelle
Le Main Square, c’est LE festival du Nord que tout le monde connait. Tous les ans, les festivaliers se réunissent à la Citadelle d’Arras pour trois jours de fête et de musique. Cette année encore, les festivaliers sont au rendez vous, avec néanmoins quelques petits changements d’organisation : un hectare supplémentaire de terrain aménagé pour les festivaliers (qui servira surtout à accueillir les fans de foot pour la retransmission des matchs avouons le !), et la mise en place du cashless, système de paiement dématérialisé qui facilite la vie du festivalier, du moins en théorie car en pratique, il y a encore deux trois petits soucis à régler.
Je suis une habituée de ce festival, je connais donc la structure plus ou moins comme ma poche et cette année comme d’habitude, on rencontre un vrai problème de logistique à l’entrée sur le site. La file d’attente pour ne passer que les contrôles des sacs prend cette année entre une demi heure et une heure, mieux vaut avoir prévu son coup et être un peu à l’avance si le groupe qu’on désire voir est actuellement en train de se préparer à passer sur scène.
Une fois dans la citadelle, pas de changement, la main stage se trouve juste devant moi, en plein milieu de la citadelle, la Green Room un peu plus loin. En ce vendredi 1 juillet, il pleut (suis-je maudite de festival ??) mais comme les autres festivaliers, j’avais senti le coup venir et prévu par conséquent mon poncho! J’arrive au milieu de la prestation d’Ellie Goulning, star internationale qui honore cette année et pour la première fois le festival arrageois. Belle prestation, la chanteuse met l’ambiance et sa voix est cruellement fidèle à celle des cds, une bonne surprise. Les festivaliers sont survoltés, match de foot oblige. Peu de temps après, et avant d’assister au concert des très attendus Louise Attaque, un petit tour par la Green Room me permet de découvrir Yelawolf, copain d’Eminem au style très particulier mais qui a le mérite d’assumer jusqu’au bout. Louise Attaque entame son set devant un public qui lui est déjà tout acquis et qui n’attend qu’une chose : pourvoir hurler les paroles de leurs plus grands tubes. Le groupe commence par des chansons de son dernier album « Anomalie » avec de nous lancer un énorme Léa, Ton invitation et le classique mais redoutable J’t’emmène au vent, repris en cœur par toute l’assemblée dans un seul et même cri qui vient tout droit du cœur. Je m’y donne à cœur joie comme la majorité des gens ici. Changement de scène et d’ambiance avec Jeanne Added. J’avais pris le temps d’écouter ce qu’elle faisait avant le festival, je n’avais pas été convaincue et bien quelle claque j’ai pris! Cette fille assure sur scène et entraîne tout le monde dans son sillage et pas de « Non mais t’es bon public toi ! » qui tienne ! La grosse star de la soirée, c’est Iggy Pop, qui arrive friant battant, en sautillant comme une jeunot, et qui nous balance ses plus grands tubes à la suite sans temps morts dont l’exceptionnel Passenger qui électrise l’assemblée. Il tiendra une heure et quart à un rythme effréné pour le plus grand bonheur des festivaliers.
Sur la Green Room, c’est Flume qui officie et qui fait explosé la foule avec la reprise de You&I des Disclosure (présents sur la Main Stage une demi heure plus tard !!). Il cédera sa place à Boys Noize à une heure trente. Sur la main stage, c’est maintenant l’heure des Disclosure, qui prennent place sur une scène surélevée baignée de lumière rosée. Le duo est à la hauteur des attentes des festivaliers : leurs tubes Omen et You&I (version originale s’il vous plait !) font danser la foule. Peu à peu la citadelle se vide et certains ont donc la possibilité de finir cette journée sur le magnifique Latch en front de scène.
Samedi 2 juillet, le soleil est là ! Grosse tête d’affiche aujourd’hui : les américains de The Offspring ainsi que Macklemore&Ryan Lewis mais pas que ! Aujourd’hui, la citadelle fait belle part aux artistes français avec la présence de Mass Hysteria, Marina Kaye et de Nekfeu pour ne citer qu’eux. Les festivités commencent avec le groupe Lonely the Brave qui ouvre le bal sur la Main Stage. Les anglais délivrent un show rock qui ambiance les festivaliers déjà présents. Sur la Green Room vont s’enchainer Cardri et Bear’s Den et Flavien Berger (que je ne verrais pas, tombant en plein set de Mass Hysteria !). Sur la main stage, on attend les Mass Hysteria. Le show commence par un problème de guitare qui sera finalement résolu avant même l’entrée du groupe en scène. Les français sont là pour « foutre le bordel » dixit Mouss, chanteur du groupe, et pour le coup il ne mentait pas. Moshpit et Wall of Death se succèdent. Le chanteur ainsi que le guitariste descendent même dans la foule et demandent aux festivaliers de courir en rond autour d’eux pendant qu’ils jouent. Normal quoi ! Le set ayant démarrer avec un peu de retard, le groupe est obligé de tailler dans certaines chansons pour pouvoir placer leurs morceaux les plus lourds. La foule est dedans et à la fin du set, pas de doute, le groupe a tenu ses promesses. Walk off the Earth, ce groupe canadien qui a cartonné sur le web vient faire la fête avec les festivaliers à coup de confettis, de trompette et d’instruments méconnus. Leur reprise de Happy de Pharrell Williams est chantée par toute la citadelle mais il est déjà l’heure de changer de scène avec Marina Kaye qui investit la Green Room. Le public vient jeter un coup d’œil mais peu de gens quitte la main stage qui s’apprête à voir entrer les Offspring. Beaucoup de monde est venu pour les voir et le public est survolté dès l’entrée du groupe. Fidèles à eux-mêmes, les américains livrent un show sautillant et rythmé, faisant la joie de leurs fans présents en nombre. X Ambassadors ambiancera les amateurs tandis que Macklemore & Ryan Lewis enflamme la main stage. La citadelle est pleine à craquer et les deux comparses sont à la hauteur de leur réputation : ils livrent en show mêlant tube, ballade et danse. Les deux trouvent même le temps de placer deux ou trois petites blagues entre deux chansons avant que Macklemore ne se livre à un show de danse hilarant avec l’une de ses danseuses avant de clôturer leurs shows par le très dansant Downtown. Grosse déception pour la suite : impossible pour moi de rejoindre la Green Room pour assister au show de Nekfeu, la foule s’entasse le long du passage entre les deux scènes mais impossible de passer et l’équipe dissipe le mouvement de foule. J’assisterais donc au concert sur le terrain de la Main Stage, celui-ci étant retranscrit en direct sur les écrans pour satisfaire ceux qui n’ont pas su traverser à temps. La Main Stage est ensuite investie par les Birdy Nam Nam qui délivrent un show lourd et on a une pensée émue pour les habitants de la citadelle qui doivent avoir du mal à trouver le sommeil avec toutes les vibrations que le groupe envoie. La soirée se termine ici pour nombre de festivaliers (dont je fais partie) et qui n’assisteront pas au show de Salut c’est cool sur la Green Room.
Dimanche 3 juillet. Le temps est resté au beau fixe et il y a encore beaucoup à voir aujourd’hui. Les Insus sont présents ce soir et la citadelle est pleine à craquer dès le début de la journée. Le premier show de la Main Stage est assuré par The Struts, mais les premiers rangs sont visiblement occupés par des fans des Insus, déjà prêts pour ce soir. Les anglais délivrent un show sautillant, plein d’échange avec le public qui les suit avec entrain. Le chanteur arrive même à faire s’accroupir la citadelle pour les faire sauter par la suite. Un show tout en partage avec le public français qui restera gravé dans les mémoires. S’en suit un concert de Last Train, beaucoup plus minimaliste et d’un set de Band of Horses qui arrive à entrainer la foule dans leur univers country folk. Sur la Green Room, on peut voir jouer successivement A_VOX, gagnant du tremplin l’an passé qui tiennent cette année une place de choix sur la programmation, ainsi que L.E. J très attendues du public. Beaucoup d’ambiance et de reprises pour ce groupe issu du web, qui a su néanmoins proposer des morceaux originaux qui ont conquis les festivaliers. Ce dimanche est particulier dans la répartition du public, très familial pour le coup. Des familles entières portant des tee shirts des Insus. Sur la main stage au moment officie Ghinzu, digne représentant belge qui transcende la foule venue les voir. Sur la Green Room, c’est au tour de Years&Years de venir montrer de quoi ils sont capables. Devant la scène, un public majoritairement jeune et acquis à leur cause. Deuxième fois pour moi, j’attends donc d’être surprise par ce groupe qui a cartonné avec son tube international King. Le groupe a su évoluer et proposer un show beaucoup plus abouti que le premier auquel j’ai assisté. La line up est fournie, avec une grande partie des morceaux de leur album Communion : Take Shelter, Real et Desire sont là pour faire bouger les festivaliers. Le groupe proposera notamment une reprise de Dark Horse de Katy Perry et une nouvelle composition. Bien entendu le show se termine en apothéose avec King, scandé par la foule, qui finira couverte de confettis par une festivalière qui s’était donnée visiblement pour mission de remplacer les canons habituels ! Editors prend la suite de Ghinzu et embarque la citadelle dans leur univers grâce à la voix si particulière de leur chanteur Tom Smith. Enfin, cette édition du Main Stage se clôturera en beauté avec la présence des Insus, attendus de tous.
Cette année encore, le Main Square Festival se montre à la hauteur des attentes, même si beaucoup de festivaliers restent un peu sur leur faim, en comparaison avec la programmation de l’an passé (Lenny Kravizt, Muse, Shaka Ponk, Sam Smith…). Il n’en reste pas moins que le Main Square est un festival familial, bien organisé et rodé, avec une équipe à l’écoute des festivaliers et une équipe de la Croix Rouge réactive(un petit bobo est si vite arrivé !)