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© PIDZ / Rock en Stock 2007

MICK HART

Par PIDZ


On s’était rencontrés il y a une quinzaine d’années lors d’un concert organisé par Gérald de l’asso lilloise Ginko Musik. MICK HART guitariste-chanteur australien produisant un folk-blues au son exotique pour mes oreilles d’européen élevé au rock, m’a rapidement touché avec cette voix singulière posée sur sa slide guitar. Et puis nous nous sommes revus au delà des concerts.

Au fil de notre amitié naissante, j’ai appris que c’était Ben Harper, à la sortie d’un concert, qui lui avait conseillé de venir en France ; « Ils vont adorer ce que tu joues » lui avait-il dit. Il n’en fallait pas plus à Mick pour prendre sa guitare, quitter l’Australie et changer d’hémisphère. Mais le monde de la musique fonctionne différemment ici et ce ne fut pas aussi simple qu’il ne se l’imaginait. Il décide quand même de rester. Toujours épaulé par Gérald et Ginko Musik, il parcourt alors le pays et l’Europe avec son folk-blues, son sourire et ses guitares. De petites en grandes salles (et jusqu’à l’Olympia), de festivals en premières parties prestigieuses (Bob Dylan Coldplay, Sting, John Butler Trio, …), il creuse son sillon, son nom circule chez les amateurs de blues au sens large, il séduit « Le pont des artistes » sur France Inter pendant que le Nouvel Obs le présente comme  « le petit frère de Jeff Buckley », …

Il s’installe alors à Lille ou il compose et enregistre le très acoustique Finding Home. Mais échaudé par quelques requins du milieu de la musique, inquiet de voir le gouvernement français compliquer la vie des étrangers sans emploi fixe et sans doute touché par le mal du pays, Mick choisit de rentrer à Sydney en 2008 après sept ans en France dont trois à Lille.


Le retour sur ses terres natales le booste, il enregistre cinq albums entre 2009 et 2019. Chaque nouvelle sortie donne lieu à une tournée solo en Europe, organisée sur fonds propres et qui est surtout un prétexte pour revenir voir la ribambelle d’amis qu’il a laissée de ce côté du globe. Ravis d’aller au concert écouter sa musique, nombre d’entre nous sont surtout heureux de revoir l’ami qui vient de loin, le cousin qu’on ne croise que trop rarement et qu’on serre longuement dans ses bras quand on le retrouve.

Splendid Lille 2006 © Pidz / Dalle

On attendait son prochain album qu’on savait annonciateur de retrouvailles musicales, amicales et de bonnes marrades en franglais sur « Les filles fouanssaises », le rock’n’roll ou  l’équipe de rugby des « Fuckin’ rosbifs ». Mais le tonnerre a explosé et déchiré nos attentes ; Mick a été retrouvé inanimé dans son appartement de Sydney en début de semaine.

Bye buddy. Miss U. Fuck. Love.