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SEPULTURA 1996

Par Vincent DEMARET


Vous le sentez ? Ça court dans l’échine. A l’instar de Mark Renton dans Trainspotting, le manque de musique Live se fait sérieusement sentir. Rien à se mettre dans les esgourdes, alors parlons d’un concert passé, et quitte à faire dans le vintage, manettes à fond : novembre 1996, il y a quasiment 24 ans jour pour jour.

Je ne vais pas vous détailler toute la soirée. Ce n’est pas le but. L’intérêt, c’est de tenter de décrire une madeleine de Proust scénique, une de mes madeleines de Proust, peut être celle de certain ou certaine d’entre vous. Une autre époque. Ni meilleure, ni pire – juste différente. J’ai 18 ans, SEPULTURA est au faîte de sa carrière, le groupe vient de sortir un Roots démentiel. Pas d’internet, pas de plateforme de streaming, pas de festivals orgiaques (du moins en France) comme on en trouvait dans le monde d’avant d’y a pas longtemps. Et là, un de tes groupes préférés vient jouer à 100 bornes de chez toi. Tu frétilles six mois à l’avance, t’as pris tes billets sur 36 15 M6, t’es fin prêt(e).

22 Novembre 1996 au Zénith de Lille

Le Jour J arrive. Tu ne dors pas la nuit précédente tellement c’est dingue : tu vas VOIR sur scène les types en poster dans ta piaule…. Tu veux un souvenir; tu veux immortaliser ça. Tu passes le contrôle sécurité avec un appareil photo jetable dans ton caleçon car, à l’époque, interdiction de rentrer un appareil photo dans la salle. Étrange quand on connaît les us et coutumes actuelles.

On court au premier rang. On patiente. ENFIN la soirée commence.

Le groupe avait emmené deux groupes sur sa tournée européenne : FLOODGATE et STRIFE.

Le premier joue un stoner auquel je ne suis absolument pas sensible à l’époque. Trop jeune ? Pas assez connaisseur ? J’attends que ça se passe.

Par contre, STRIFE me met une claque. Je me passais en boucle le premier album de Vision Of Disorder sorti cette année-là, et le style de STRIFE m’emballe dès le premier titre. Du punk hardcore straight edge sur support KODAK :

Changement de plateau, le fameux backdrop géant apparaît (pour l’anecdote, le portrait d’amérindien xavantès est issu du billet de 1000 cruzeiros – si vous le saviez, moi non !). Les Brésiliens arrivent sur scène. Folie, puissance, mouvements, déflagration, énergie, groove, uppercut, extase… pour faire court. On reste la moitié du set au premier rang (le temps de prendre quelques clichés et coups dans la tronche) et on bat en retraite ensuite du côté de la console.

Un concert extraordinaire comme on peut le vivre avec la foi, l’enthousiasme et l’énergie d’un gamin. Un concert qui marque. Je suis certain que vous en avez toutes et tous vécu des similaires. Le live issu de cette tournée, et enregistré trois semaines plus tard au Brixton Academy, restitue bien la puissance de feu du groupe à l’époque.

Voilà. Ces clichés vintage/pourris font désormais partie de mes quelques reliques « putain j’y étais ». Espérons que, le plus rapidement possible, d’autres reliques viennent parfaire la collec’. D’ici là, portez-vous bien, et que le couronné crève bien la gueule ouverte !

A vous Cognacq Jay !