LOCOMUERTE

«La Brigada De Los Muertos»

Par Romain RICHEZ

Il était une fois dans le Sud du Continent Américain, quatre branquignoles perdus s’essayant au baragouinage en Espagnol pour se remettre de leur cuite encore trop présente. Mais c’est quand ils se retrouvèrent face au mur du Donald à moumoutte de la Maison Blanche qu’ils comprirent qu’ils étaient un peu temps de réveiller tout ce beau bordel avec un gros son sorti de derrière les fagots et qui résonnera jusqu’aux plages paradisiaques mais beaucoup trop touristiques de Cancun. Sors ton bandana, ta tequila et accessoirement ta vieille bécane (Harley de préférence) parce que ça va sentir le sable, les cactus, l’essence et le bikini ayant trop sué mais surtout le crossover. Bref, mieux que Ghost Rider à dos d’alpaga ou que Marlon Brando chevauchant un serpent à sonnette, voilà La Brigada De Los Muertos. Et même s’il n’y aura certainement pas autant de squelettes, ce sera encore mieux que le jour des morts à Mexico gringo !

Ay caramba ! Certains l’auront deviné à la lecture du titre de cette chronique (les fins limiers !), aujourd’hui on se penche donc sur LOCOMUERTE. Bon, promis encore un ou deux préjugés à la con et j’arrête… Quoi qu’il en soit, ayant vu le jour en 2009, LOCOMUERTE présente ici son troisième album (après Màquina De Guerra en 2011 et Traición Bendición en 2013). Composé d’El Termito au chant, El Mitcho à la guitare, Nico Loco à la basse et de Devildivo à la batterie, LOCOMUERTE deale avec le crossover depuis ses tendres années. Alors pour en venir directement à La Brigada De Los Muertos, le moins qui puisse être affirmé est que cet album en a sous le sombrero. Ce troisième album est bien plus énergique et déjanté que ses prédécesseurs (pour témoins « Punto Final » et « Cuidado Al Perro Que Muerde »). Plus excentrique dans son affirmation, plus délurée dans son approche et surtout plus poussé dans son délire, La Brigada De Los Muertos balance dix pistes entièrement en espagnol et purement dédié à « El Diablo ». Le résultat est donc un bordel incommensurable sortant des enceintes et donnant une folle envie de sortir une pelle pour se la cogner en pleine face. Survolté, surexcité ou encore pleins d’autres trucs commençant par « sur-machin chose », LOCOMUERTE est donc plus en forme que jamais et La Brigada De Los Muertos s’en ressent. Mieux qu’un poulet braisé, plus épicé d’une Old El Paso ratée et plus vivant qu’un morpion originaire de Tijuana mais naturalisé américain, ce nouvel album donne une envie démangeante de remuer le popotin quitte à esquisser des mosh seuls en sortant un drapeau déchiré du Mexique (« La Brigada De Los Muertos », « Insectos », « Sangre Por Sangre »). Bien évidemment, ça passe aussi vite qu’une locomotive surpeuplée à l’entrée de Guadalajara et c’est aussi lourd que tous les clichés de cette chronique réunis. Et comme c’est loin d’être fini, LOCOMUERTE nous emmène pour un trip au pays où les cartels sont rois, la drogue se prend au petit-déj et où les cartouches sont distribuées gratuitement aux enfants en guise de bonne image. Porté par des titres comme « Siempre Loco » ou « Pendejo », ce troisième album est une belle réussite et mérite amplement une attention toute particulière pour l’écoute. Olé hombre !

Comme quoi finalement, manger Mexicain, Thaï ou Italien, on s’en fout un peu. Seul compte le fait de se faire péter le bide. Alors en bouffe comme en musique comme en amour, si ça rentre plus par un trou, essaies-en un autre. No mierda, c’est pas ça l’expression, c’est « quand on aime, on ne compte pas ». Enfin, je crois…

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