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photo © Benedicte Dacquin

SEULE TOURBE

Par aSk

Ce ILLICO!#58 met à l’honneur les comptines chill et trash de SEULE TOURBE, à l’occasion notamment de la sortie d’un premier album au titre ravageur : Je m’Aimais, Je m’Aime Et Je m’Aimerai. Présentation du personnage.

Ton projet SEULE TOURBE : pourquoi/comment, et depuis quand ?
SEULE TOURBE : Je rêvais depuis longtemps de jouer seule pour m’autoriser à faire des musiques sans respecter particulièrement un style précis ni un instrumentarium fixe. Faire des expériences, brancher des câbles, mélanger la flûte traversière avec des sons de synthé ou d’autres machines électroniques produisant des effets sur le son. SEULE TOURBE c’est mon laboratoire expérimental. Officiellement depuis 4 ans, officieusement depuis 40 ans. C’est aussi mon repère quand je suis tristoune.

Qu’est-ce qui t’arrange bien dans le solo ? Et qu’est-ce qui t’embête le plus ?
Ça m’arrange de composer et répéter quand je veux, mais parfois c’est laborieux de me motiver toute seule.

Parle-nous de ton parcours de flûtiste, es-tu passée par le Conservatoire ? As-tu appris les autres instruments en autodidacte ?
J’ai appris le solfège et la flûte traversière à l’école de musique du Creusot (Saône-et-Loire) dans les années 90. J’ai été très influencée par Laurent Mortreux, le prof de solfège, qui m’a appris à sortir des partitions et à improviser de façon expérimentale. A cette époque j’ai découvert que j’adorais la musique ancienne (baroque/renaissance) et Nirvana. J’ai bricolé mes premières compos d’ado à la guitare tout en rêvant de jouer du synthé. Il y a quelques années j’ai pris des cours de flûte à bec baroque à l’école de musique de Wazemmes avec une professeure géniale : Pascale Piret. J’ai aussi beaucoup appris la musique et les bidouillages avec les potes.

As-tu fait partie de groupes auparavant ? As-tu d’autres formations parallèlement ?
J’ai été instit en IME pendant une quinzaine d’année la journée et la nuit je jouais de la musique. Je faisais de la flûte dans le C.U.L (collectif de ukulélés lillois), puis il y eut Les Divas Toxiques, Lizzy Strata, le Projet Pas Métal et d’autres fulgurances magiques ! Actuellement je fais partie d’un collectif intitulé « Les Sales Polyvalentes » avec : NA !, JOUR, ZOZIO POISON, JONI ÎLE, LES COUSINES MACHINES, LA FANFARE DE L’ANTICHAMBRE & RETOURVERSLAFLUTURE. Et je joue dans le spectacle Scoooootch de la Compagnie des Nouveaux Ballets du Nord-Pas de Calais.

« Et comme fées marraines : toutes les pionnières de la musique électronique qui sont dans le reportage Sisters With Transistors de Lisa Rovner… »

Quelles sont tes influences, qu’est-ce qui t’inspire ?
Les gens passionnés, sincères et gentils, notamment toutes les copines musiciennes que j’ai la chance de fréquenter et qui osent prendre leur place ! Et comme fées marraines : toutes les pionnières de la musique électronique qui sont dans le reportage Sisters With Transistors de Lisa Rovner (visible sur Arte.tv – NDLA), avec une curiosité particulière pour Daphne Oram et sa machine l’Oramics.

Quel a été le déclic pour faire ce premier album ?
Le déclic ce sont les copains de CALAISQUELLEAVENTURE qui m’ont proposé de m’aider généreusement pour l’enregistrement & le mixage (et tellement plus). Je les avais vu jouer lors des Flâneries sonores au Channel (Calais) il y a quelques années, alors que je jouais avec JOUR. Avant de les rencontrer, j’ai découvert leur installation avec toutes leurs pédales et ça m’a fortement intriguée. Puis ils ont débarqué, j’ai adoré leur musique, et en causant avec eux, j’ai eu un énorme coup de cœur. Je n’aurais jamais imaginé qu’on se reverrait autant par la suite, que ce soit en tournée ou pour cet album ou pour siroter plein de limonades en papotant.

« jouer vraiment fort, faire vibrer les basses, aller au maximum des possibilités de ma console, tester des câblages différents, spatialiser davantage le son… »

A propos des Secrètes Sessions à Dunkerque, comment s’est passée la sélection ? Qu’en as-tu retiré ?
Pour la sélection, je ne sais pas. Expérience géniale et déconcertante ! C’était excitant et flippant d’être avec tous.tes ces musicien.ne.s pour inventer plein de morceaux en trois jours (et en bossant seulement deux heures pour chaque morceau !! Aaaah !!!). L’équipe d’Attic Addict qui était à fond avec nous ! Et l’accueil des 4 Écluses au top. C’était trois jours dans un monde parallèle, comme dans un long rêve bien trippant avec des gens étonnants ! J’ai encore des frissons de plaisir en écoutant l’un des morceaux composés là-bas : « Shalala ».

Concrètement, que t’ont apporté le dispositif Tour de Chauffe et ta résidence au 9-9bis ?
Avec Tour de Chauffe j’ai pu rencontrer Lauren Piekarski, la coordinatrice chouchou qui me soutient encore beaucoup ! J’ai pu faire plein d’essais sur scène au Nautilys avec Damien Lepoutre, puis aux Arcades de Faches-Thumesnil avec Antoine De Rouck : jouer vraiment fort, faire vibrer les basses, aller au maximum des possibilités de ma console, tester des câblages différents, spatialiser davantage le son… Et puis ÉNORME CERISE SUR LE GÂTEAU DE KIF : faire la sortie de résidence avec STARGLIDER ! C’était si bien ! Je me suis sentie bichonnée et prise au sérieux. Merci Tour de Chauffe ! Au 9-9bis j’ai pu préparer la release et tester différentes possibilités techniques et scéniques. J’ai adoré jouer avec JONI ÎLE dans le salon d’honneur de la mairie de Carvin (sic), devant une grande fresque murale improbable ! C’était un peu notre mariage musical:) Merci le 9-9bis !

Quel est le truc le plus « énorme »/invraisemblable/déroutant/dérangeant/affligeant voire choquant auquel tu as été confrontée en tant que musicienne/femme artiste ?
Des comportements très désagréables, voire pire. Je n’ai pas envie de détailler, ça me rend triste et haineuse. Heureusement qu’il y a des personnes qui m’ont accueillie chaleureusement dans plein de lieux géniaux, comme par exemple au CCL de Lille ou à L’Accueil Froid d’Amiens. Ces lieux alternatifs sont des trésors.

Quels sont tes nouveaux défis ? Et de qui aimerais-tu faire la première partie ?
Nouveaux défis : être sereine avant de jouer pour prendre encore plus de plaisir et avoir une installation plus légère et transportable dans une valise en train. J’aimerais jouer en première partie de Tamara Goukassova (remember, The Konki Duet ! – NDLA). C’est le charmant chanteur Pascal Dickens qui m’a fait découvrir cette artiste sur l’inénarrable chaîne youtube intitulée BOILER MERDE, remplie à ras bord de lives surprenants réalisés pendant les confinements (je recommande).