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PUNISH YOURSELF

Par VANDAL

Rencontre avec VX, chanteur des PUNISH YOURSELF, qui reviennent à Cambrai pour la troisième fois (on en parlait dans ILLICO! #56). Il aurait fallu beaucoup plus de temps pour faire l’interview, tant VX est loquace et accueillant. C’est promis, la prochaine fois, on se verra avant (ou pendant) l’apéro, et plus longtemps !

D’où vient le nom du groupe et le nom de ses membres ?
PUNISH YOURSELF est le titre d’un de nos premiers morceaux. Les acronymes pour chaque membre du groupe, ça vient de moi. J’avais un pseudo quand je travaillait dans un Fanzine. Mon surnom était VVX, qui a été ensuite raccourci. Ensuite chaque membre du groupe a pris un acronyme. Au fur et à mesure du temps, il nous est arrivé d’en changer entre les albums.

Les membres du groupe ont régulièrement changé. Des anciens qui reviennent, beaucoup de featuring et de nombreuses associations externes. Pourquoi autant de changements, pourquoi vos albums également ont évolué et ont des sons différents ?
On fait la musique qu’on aime écouter et on aime en écouter beaucoup. Pendant longtemps, on a fait la musique qu’on aimait écouter en boîte de nuit. Quand on a démarré dans les années 90, on voulait s’encanailler dans les boîtes de nuit rurales du Sud-Ouest, écouter Rage Against the Machine ou les Sisters of Mercy.

Votre style, donc, est plutôt inclassable : rock expérimental, electro métal, cyberpunk, hardcore indus, à la limite de quelque chose, mais quoi ?
Il y a un peu de tout ça. Mais le dénominateur commun c’est le rock, et même le rock’n roll. Le rock’n roll, ça peut être Téléphone, mais on est plus Chuck Berry. On pourrait également parler de punk, mais le punk ça veut tout et rien dire.

Le nom du groupe, les titres des morceaux, les pochettes d’album, tout est percutant. Y a-t-il un message ou c’est juste  « sexe drogue et rock’n roll » ?
Tu parles de percutant, et là je pense plus à Little Richard. Les paroles de « Tutti Frutti » ne veulent a peu près rien dire. Nous on travaille des paroles qui ne veulent rien dire non plus. On joue sur le débit, les sonorités, les codage de mots, des formules plus que des messages.

Qui écrit les textes ? Qui écrit la musique ? Qui décide des nouveautés pour vos futures performances ?
Les paroles c’est moi, puisque je suis le seul qui s’y intéresse. Mais c’est plutôt de la déconstruction que de la construction. C’est souvent du collage de formules chocs sans vraiment qu’il y ait de raccord entre chaque.
Mon influence au niveau de l’écriture des paroles c’est plutôt des auteurs expérimentaux des années 60 comme Burrows, qui découpait les phrases, qui les réassemblait au hasard. Il y a assez rarement de message ou une histoire construite dans nos morceaux. Mais bizarrement il y a pas mal de morceaux qui ont fini par prendre du sens avec le temps. À force de les jouer, les paroles prennent du sens par rapport au monde tel qu’il est, alors que ce n’était pas prévu au départ.

Y a-t-il des morceaux que tu retravailles ?
J’ai toujours tout un stock de trucs que j’essaye de réactualiser . C’est aussi pour ça qu’il y a beaucoup de collage, parce que j’ai énormément de bribes.

Dernier album 2017. Y a-t-il quelque chose en préparation ?
On va enregistrer trois titres à la fin du printemps. Puis il y aura peut être un autre trois titres. Pour l’album on ne sait pas encore. Le rythme des sorties d’album est devenu presque obsolète, avec la façon dont les gens écoutent la musique… Pourtant je suis un consommateur d’album. Je déteste le streaming. J’écoute toujours un album en entier du début jusqu’à la fin parce que ça a un sens de les écouter dans l’ordre. Les gens écoutent des playlists, et c’est pour ça qu’on sort quelques morceaux isolés.

Ça fait presque 30 ans que vous existez, Neuf album, pour la troisième fois ce soir au BETIZFEST, deux fois le Hellfest. Qu’est-ce qui vous fait encore avancer, continuer ou rêver ?
Je ne sais pas pour les autres, mais moi je ne sais faire que ça. On me demandait il n’y a pas longtemps « est-ce que tu te vois encore sur scène à 70 ans ? »: oui ! Je ne ferai pas la même chose à cet âge, c’est sûr. Mais je pourrais aussi rester chez moi à lire mes livres en retard dans la bibliothèque. J’achète beaucoup de livres, mais je ne prends pas le temps de les lire.

Qui fait les peintures. Combien de temps ça vous prend ?
Ça nous prend à peu près une heure, on les fait nous-mêmes. Chacun sa propre peinture, sauf le dos.

Il y a pas mal de matériel sur scène (BTP etc), d’où vient ce matériel ? Y a-t-il de la casse, et donc des changements ? C’est de la récup’, des achats ?
Il n’y a pas énormément de casse. Là (pour le betizfest) je crois que ce n’est que du matériel acheté.
Par contre, on a fonctionné longtemps avec des lumières (noires) qui étaient « sorties » d’un chantier par notre bassiste.

Vous êtes clairement un groupe de scène, un groupe d’images. On le voit sur les pochettes de disques, les clips, la BD/comic (Deep Inside Punish Yourself, sorti en 2004). Vous êtes un groupe graphique ?
Oui, on est fan de groupe très visuel comme Alice Cooper, Skinny Puppy, ou les Cramps qui n’avaient pas un énorme décor, mais qui était très visuels. On vient du goth/punk toulousain. Donc on aimait bien les crânes, les squelettes. Comme pour Alien Sex Fiend. On est toujours là-dedans, plus un goût pour la bande dessinée est le cinéma Z. On aime bien les trucs qui flashent.