You are currently viewing THE BREAKFAST CLUB

THE BREAKFAST CLUB

Par SCOLTI

Né à Lille en 2017, THE BREAKFAST CLUB élabore, comme ils le disent eux-même, une « pop embuée ». Essuyons donc les verres de nos lunettes pour y voir plus clair avec ce duo.

Salut THE BREAKFAST CLUB ! Bienvenue chez ILLICO ! Pour introduire votre présentation, j’aimerais que vous me parliez du nom du groupe, puis du monde duquel vous venez ?
Julien : On a choisi ce nom parce qu’il est une allusion au film du même nom, qui date des années 80. C’est pas tant le film que la période à laquelle il est sorti qui nous plaît, la référence à la musique des années 80. Le petit déjeuner aussi, c’est un moment de vie qu’on aime bien. Et puis, c’était marrant de créer un club à deux.
Léonie : Concernant le « d’où l’on vient », je suis artiste plasticienne à la base, et Julien est technicien du son. Donc on vient du milieu artistique. Pour la géographie, on vient de Bretagne et de Bourgogne.
Julien : on s’est installé à Lille il y a une dizaine d’années.

Votre titre « Dear Ghost » est empreint de nostalgie et de mélancolie. Est-ce que vous pensez que les deux participent du sentiment de joie ?
Léonie : ouais je crois. Y a toujours, dans les contreformes de la joie, une forme de mélancolie qui la fait vivre aussi.

On peut chercher cet état de mélancolie et de nostalgie parce que, quelque part, ça nous rend heureux ?
Léonie : Ouais en quelque sorte. Peut-être que c’est un tapis qui peut aider, mais c’est pas forcéement un état qui reste, ce sont des passages.

Qui surviennent, ou qu’on va chercher pour créer ?
Léonie : Ça survient, mais parfois on peut avoir quelques moyens pour aider au surgissement.

Est-ce que la musique est un moyen pour lutter contre l’évanescence du souvenir ?
Julien : je ne vois pas la musique comme un moyen de lutter contre quoi que ce soit.

Ce qui restera de toi, c’est ta musique ? Et peut-être que si elle n’existait pas il ne resterait rien de toi, et donc du souvenir de toi ?
Léonie : il y a peut-être quelque chose comme ça, mais je pense que la manière qu’on a de faire de la musique, même si elle est très empreinte, peut-être, de souvenirs, et donc de souvenirs qu’on laisse, on est quand même fort dans l’expérience de l’instant, c’est pas tout à fait la même chose.

On est dans une spontanéité, plus que dans une quête de postérité ?
Léonie : ouais, je dirais ça.

Quel est votre rapport aux mondes oniriques ? Est-ce qu’ils sont sont des buts à atteindre, ou une possibilité de fuir ?
Léonie : fuir est peut-être un peu fort. C’est une possibilité de voyage, on va dire, plutôt. S’évader, partir ailleurs. Le but n’est pas de fuir, mais de réenchanter ce monde, le transformer.

C’est ce que vous faites, et ressentez, quand vous faites de la musique ?
Julien : ouais, je pense. On parlait de mélancolie, je pense que c’est un moyen de réenchanter la mélancolie, de permettre de vivre ces moments avec sérénité.

Quand on entre dans la création musicale, est-ce qu’on a un impératif de poésie ?
Léonie : je ne sais pas si c’est un impératif, mais la poésie s’est installée comme une évidence.

On garde une possibilité de légèreté, ou il faut s’imposer quelque chose ?
Léonie : non je ne crois pas, il faut laisser les choses venir.

Vous êtes un couple . Selon vous, y a-t-il une vie après l’amour ?
Léonie : je te laisse répondre Julien ? (rires). Non, sans amour il n’y a pas de vie. Mais tu parles d’une manière générale, ou après NOTRE amour ? (rires)

De manière générale ?
Léonie : après notre amour, oui, il y a une vie, mais sans amour de manière générale ça serait triste ! (à Julien) : enfin toi tu peux vivre sans amour ! (rires)
Julien : (rires) avec une guitare, et ça ira. (rires)
Léonie : si y a pas d’amour mais des guitares ça va ! (rires)
Julien : ouais ça peut le faire.

Quelle serait votre définition de la symbiose ? À quel champ de votre relation vous pourriez l’appliquer ?
Léonie : la symbiose, ça serait comme un puzzle, des pièces qui s’assemblent bien.
Julien : on a une relation symbiotique sur pas mal de choses. La musique, la nourriture, euh…
Léonie : attention Julien ! (rires). Ouais c’est vrai. Mais peut-être sur les mélodies aussi…vas-y, continue.

La symbiose, c’est quelque chose qui se trouve, ou qui se construit ?
Julien : c’est quelque chose qui s’est constaté, plutôt. Je pense pas qu’on ait essayé de la construire, ça s’est imposé de fait.

Et quel impact a, dans votre art, cette symbiose qui vous avez dans la vie privée ?
Julien : ça a un impact en terme d’organisation déjà, le fait d’être ensemble nous permet d’être assez réactif sur plein de choses, la création, la partie logistique, ou quand il faut gérer les à-côtés de la musique, comme la communication, ou les parties techniques avec les différents interlocuteurs

Et dans le processus de création, vous n’amenez pas juste votre créativité, mais également votre vie, avec ce qu’il y a de moins bien aussi, la dispute du matin peut avoir un impact sur la création du soir, y compris en lui étant utile ?
Julien : non, c’est plutôt le processus de création qui parfois peut avoir un impact sur…
Léonie : …notre quotidien ! (rires)
Julien : ouais, quand ça ne se passe pas bien au niveau créatif. Mais bon, en général ça ne dure pas très longtemps
Léonie : non ! Mais après, il y a une forme de complicité. On sait se disputer, mais on sait aussi comment résoudre les conflits, et du coup dans la création on arrive aussi à super bien communiquer, et s’il y a des désaccords on arrive à trouver des solutions ensemble.

En quoi est-ce une force, et en quoi est-ce une faiblesse, d’être en couple quand on crée ?
Julien : notre force est effectivement de savoir communiquer en dehors de la musique, et d’appliquer ça à la création quand on ne prend pas la bonne direction. Les faiblesses, ça serait que parfois ça déborde du cadre artistique et que ça prend beaucoup de place dans le couple quand ça arrive.

« on a envie de se refaire des temps d’écriture et de composition. On aimerait bien écrire un album prochainement. »

De quoi émergent vos projets, et vos idées ?
Julien : il n’y a pas de règles. En général ça vient d’un petit riff de guitare, une mélodie au clavier, une petite idée. En général c’est plutôt moi qui débute ce genre de processus. Et si ça inspire Léonie on va commencer à broder sur cette idée. Mais donc ça part souvent d’une petite idée mélodique, instrumentale. Puis, ça prend pas mal de temps pour aboutir à la fin de construction du morceau.
Léonie : parce qu’on est assez exigeant sur la structuration du morceau, les arrangements, l’écriture, et c’est vrai qu’on passe pas mal de temps entre l’idée de départ et le morceau final, parce qu’on aime bien faire un peu de dentelles.
Julien : et aime bien sortir des schémas couplet/refrain/pont, donc c’est vrai qu’on a aussi des morceaux avec la même base rythmique, sur laquelle on brode.

Est-ce que la vie est un roadtrip ?
Léonie : ouais, la vie est une aventure en tout cas.

Qui ressemble à un roadtrip ?
Léonie : ouais un peu

Et à quoi ressemble le roadtrip THE BREAKFAST CLUB ?
Léonie : un voyage dans une voiture cool. On a une super voiture ! (rires). Ça ressemble à… des choses inattendues sur le chemin. Et le BREAKFAST CLUB c’est vraiment ça depuis le début, des surprises, des moments inattendus…
Julien : …des étapes de route qu’on avait pas prévues et qui se présentent. Et un roadtrip c’est quelque chose qui prend une direction, aussi, qu’on ne maitrise pas toujours. C’est un peu ce qui se passe avec le BREAKFAST CLUB.

Et quand on envisage la vie sous le prisme du roadtrip, est-ce que ça ne nous expose pas à des frustrations, quand on s’ennuie par exemple, ou qu’il ne se passe rien ?
Julien : non, parce que quand il se passe beaucoup de choses, l’ennui est quelque chose qu’on peut rechercher. Des temps morts… L’ennui ne me fait pas peur
Léonie : moi l’ennui me fait un peu peur. Enfin, le vide plutôt. Ça me fait flipper.

Léonie t’estimes donc qu’il n’y a pas besoin de ces périodes de vide pour participer au processus de création, c’est juste du temps perdu ?
Léonie : non mais après les moments vides sont remplis par plein d’autres choses que ce projet musical. C’est bien qu’il y ait des périodes de vide pour faire émerger l’inspiration, et que du coup il se passe d’autres choses. Mais le vide complet, le rien du tout, m’angoisse.
Julien : le vide et l’ennui ne sont pas la même chose. Moi j’aime bien m’ennuyer à la plage
Léonie : ouais mais s’ennuyer à la plage c’est pas pareil, toi t’as un livre, ou L’Équipe (rires)

Que représente le Mainsquare pour vous ?
Léonie : c’est un festival non ? (rires). Nan, c’est un gros truc pour nous quand même.
Julien : on parlait du roadtrip, et bien c’est la première grosse scène en extérieur qu’on va faire. Ça va être une nouvelle expérience.

Et donc, niveau roadtrip, on est sur une aire d’autoroute là, ou on arrive dans une grosse ville ?
Léonie : ah moi je me vois à Las Vegas là ! Après avoir fait une longue ligne droite avec des petites oasis sur les côtés. Enfin en tout cas tout ça représente encore une étape assez ambitieuse dans notre projet. Parfois on se dit « ah si on nous avait dit ça y a cinq ans, on y aurait pas cru »
Julien : j’aurais pas voulu le faire y a cinq ans (rires). Enfin voilà, là j’attends de ce festival qu’on prenne du plaisir, et qu’il y aura du monde qui nous verra jouer, et qui aimera ce qu’on fait. On n’aura pas souvent eu l’occasion de jouer devant autant de monde.
Léonie : ouais et du coup, faire vraiment découvrir le projet, parce que c’est ça aussi un festival, ou même des premières parties, y a des gens qui n’ont jamais entendu, ou qui ne viennent pas forcément pour ça, et ça permet des chouettes rencontres, des bonnes surprises pour le public, et pour nous aussi.

Vous pourriez me parler de vos envies et de vos projets ?
Léonie : on a envie de se refaire des temps d’écriture et de composition. On aimerait bien écrire un album prochainement.
Julien : on aimerait monter une petite tournée.
Léonie : une grosse tournée !
Julien : partir en tournée ouais, ce qui ne nous est pas encore arrivé.

Qu’est-ce qu’il manque pour ça ? Pour l’album et la tournée ?
Léonie : Pour l’album, il manque peut-être un peu plus d’entourage professionnel, mais sinon il ne manque rien d’autre que le temps de le faire prochainement. La tournée…on a passé les deux années de covid, durant lesquelles on a tenté, et ça a été un peu compliqué, donc on s’est centré sur notre région, et là il nous manque juste de nous y coller !
Julien : du temps ouais.

Et je vous souhaite le meilleur, merci Léonie, merci Julien, merci THE BREAKFAST CLUB !