Par Vandal
Les auditeurs assidus de notre région le savent, voir CLASSIC 21 s’afficher en tant que festival promet de la bonne musique et de bons moments. Le premier festival avait déjà fait sensation à Charleroi. Le second au Country Hall de Liège n’a fait qu’asseoir la réussite populaire de ce rendez-vous. La salle liégeoise rouvre ses portes à cette troisième édition synonyme de vingtième anniversaire de la Radio. Rencontre avec Etienne Dombret, chef éditorial depuis 2019.
Bonjour. Peux-tu te présenter, ton parcours et comment tu es arrivé chez Classic 21 en tant que chef éditorial en 2019 ?
Je m’appelle ÉTIENNE DOMBRET, chef éditorial de Classic 21. Mon parcours: à la base, je suis ingénieur du son. J’ai travaillé à gauche/à droite dans la musique, un petit peu dans le cinéma et, très vite, ma passion de la radio m’a conduit vers la RTBF. J’y ai fait mes armes, je suis passé aussi par la télé à la RTBF. A la refonte de la radio, en 2004, toute l’offre de la RTBF a été revue, c’est ce qu’on a appelé le plan Magellan. Il a été proposé la scission de Radio 21 en deux offres: une « jeune » qui va s’appeler Pure FM et qui est devenue Tipik, et une autre « adulte », qui est Classic 21 et qui est orientée rock. Donc, je suis le patron d’une des huit radios de la RTBF depuis cinq ans maintenant. C’est que du bonheur ! J’ai une équipe d’environ cinquante personnes. Ce sont tous des passionnés, de près ou de loin, de musique. Ou, en tout cas, ils sont amoureux du média Radio et défendent les valeurs qui tournent autour du rock.
Classic 21 est donc est née il y a vingt ans, puisqu’on fête l’anniversaire. Un âge qu’on assimile soit à un âge de découverte, de recherche de nouveaux horizons, soit un âge de stabilisation, le moment de faire des choix. Comment se porte cette jeune fille : son évolution sur vingt ans, sa place dans le paysage audio belge, voire même international, puisque vous êtes diffusées en France. Et est-ce qu’il y a de nouveaux projets à l’étude?
Pour l’instant, on est dans une phase de stabilisation. Ça fait trois ans qu’on a plus ou moins la même part de marché. Ça c’est chouette. On tourne autour de 10% de parts de marché, ça dépend d’un sondage à l’autre.Ce qui est assez exceptionnel pour une radio qui a ce propos là. Il n’y a pas d’autre radio qui passe du rock, du classique rock, et un peu de pop quand même, on ne va pas se mentir. Donc, on n’a pas vraiment de concurrent direct. Les gros enjeux, ce n’est pas de bouleverser la grille des programmes ou trouver un animateur vedette ou ce genre de choses. On a une équipe formidable et de bons programmes. L’idée, c’est plutôt d’essayer de sentir d’où vient le vent au niveau de la consommation de la radio. On sent ce virage digital s’accélérer, et qui est déjà entamé depuis des années. On constate que les podcasts sont de plus en plus consommés. L’écoute numérique rejoint, pour certaines tranches d’âge en tout cas, celle de la FM. On est à la croisée des chemins. Classic 21 a été la chaîne pilote du lancement du DAB+ en Belgique. Comme dans les pays nordiques, on commence ici tout doucement à parler de switch off, c’est-à-dire de l’arrêt de la FM au profit du DAB+ et du streaming. Ce n’est pas pour tout de suite, c’est pas non plus pour demain, mais ce sera, à mon avis, dans les 5-6 ans à venir. On va tous vivre ça. Donc, ça veut dire se challenger par rapport à plus de concurrence. En effet, quand tu mets un poste radio n’importe où en Belgique, tu l’allumes, tu as 12-13 fréquences, pour une réception de bonne qualité. Quand tu mets du DAB+, vraiment tu exploses ce choix ! C’était le but du DAB+ : faire du bien à tout le secteur, pas seulement à certaines radios. Ça peut permettre à des petites radios d’émerger, d’avoir la même puissance, la même distribution que des radios qui sont parfois ancestrales ou qui ont des budgets énormes par rapport à elles. En conclusion de tout ça, je dirais que c’est le contenu, l’originalité, ou l’audace parfois, qui vont à mon avis faire survivre certaines radios par rapport à d’autres. Ce ne sera pas autre chose, puisque tout un temps, les FM, c’est à celui qui avait le plus gros émetteur, le plus puissant, qui avait le plus d’auditeurs. Ici on est à jeu égal.
J’ai lu à ton sujet que, suite à ton arrivée à ce poste de chef éditorial, tu « expérimentais différents environnements du live aux studios ». De plus, tu es toi même musicien (ndla : pianiste, il a plus de 1000 concerts à son actif). Quel est ton rapport au live ?
C’est un rapport qui est charnel, vraiment. Si je devais résumer Classic 21, en un mot, ce serait peut-être le mot rock, mais également « live ». On laisse de la place à des virtuoses qui jouent du piano, de la guitare… donc, on est là dans un partage d’émotions brutes. Et pour moi le live c’est la meilleure des situations. C’est là où on voit qu’un musicien ou un artiste a vraiment quelque chose en lui. Il peut surmonter le trac ou plein d’éléments exogènes pour délivrer le meilleur de lui-même. C’est travailler sans filet. Effectivement, on expérimente pas mal de formes de live. Ça peut être en Studio, donc des petites sessions que toutes les radios font. Ça peut être des sessions plus abouties où, là, on va dans un studio qui est dédié à ça. On filme et on capture. Mais le groupe qui vient doit jouer tout en direct. C’est une volonté que j’ai. Ils ne peuvent pas venir avec des bandes ou réenregistrer des choses. Et on a une formule en Showcase, soit devant 100 personnes debout, soit devant 300 personnes assises. On a le bonheur, là où on émet, d’avoir une salle qui est à notre disposition. On est un peu chez nous. Et on fait un festival tous les ans. Là aussi, on enregistre des captations, on les diffuse. On va aussi carrément dans des grandes salles ou dans des toutes petites. On va capter un artiste émergent ou ultra confirmé, pour tous ceux qui n’y étaient pas et faire revivre ça par la suite. Donc, vraiment, la musique live articule le propos de Classic 21, ça c’est clair et net.
La Belgique est connue pour son savoir-faire en matière d’organisation de festival. Pourquoi le festival C21 est arrivé si tardivement (sous ton impulsion ?) ?
Oui, c’est sous mon impulsion. Mais c’est aussi un constat de se dire que la musique rock en Belgique était en train de disparaître de l’affiche d’un tas de festivals. C’est parti de là. En fait, c’est se dire que les partenaires mettaient un peu plus de musique urbaine, un peu plus de musique électronique, etc… Alors que des artistes rock, il y en a en Belgique (actifs ou émergents). Il n’y avait donc plus vraiment d’écrin pour s’exprimer. Je me suis dit: allez, hop, on va essayer de faire ça. Alors, ce n’est pas notre métier. J’ai découvert un métier différent.
En tant que musicien, j’ai joué dans un tas de festivals un peu partout, même aux Etats-Unis. Mais là, être derrière… Je me suis dit: wow ! Bravo à tous les organisateurs, parce que c’est vraiment un sacerdoce. Honnêtement, ça demande beaucoup d’énergie, beaucoup d’attention. On s’est dit: on va créer ça pour palier un petit peu à ce manque de rock dans les affiches des festivals belges. Mais le faire avec toute l’équipe, ça demande beaucoup. C’est ça en plus du reste, parce qu’on continue à émettre. On fait le même nombre d’émissions, le même nombre d’initiatives, etc. C’est donc un objectif qui est dur à tenir chaque année, mais on y arrive. Et alors, l’idée quand même c’est de partager un moment avec nos auditeurs. Si tu viens à un festival Classic 21, il n’y a pas de zone VIP. Les animateurs sont mélangés aux auditeurs. Les artistes aussi ! Ils ont forcément des loges pour être un peu tranquille, se préparer et se changer. Mais on en voit quasi la totalité après déambuler dans le festival et côtoyer les auditeurs.
Aussi, quand un animateur reste 3-4 heures en studio, il ne voit pas, il ne peut pas matérialiser l’audience qu’il a. A certains moments, on a plus de 100 000 auditeurs qui écoutent simultanément. Donc, je leur dis souvent: tu es deux fois devant la plaine de Rock Werchter, pour qu’il s’imagine la foule devant eux. Mais c’est un peu compliqué pour eux d’avoir du feedback. Bon, via les réseaux sociaux, via whatsapp, on a quand même des messages d’auditeurs. Mais là, quand on est en face d’eux, on peut vraiment échanger, se poser des questions. On peut facilement avoir des suggestions, recevoir des critiques aussi, parfois. Sur les festivals ou les showcases qu’on fait, il y a certaines personnes qui me disent : pourquoi est-ce que vous ne faites pas ça ? Ou, vous faisiez ça un peu plus avant ! … et donc, là-dedans, on peut prendre le pouls aussi de nos auditeurs et adapter après nos programmes, pour être un peu plus proche d’eux. L’idée c’est vraiment de casser les frontières, de ne plus transmettre via des ondes, et d’être en vis-à-vis. Et ça, ça n’a pas de prix !
Tu disais qu’il manquait de rock dans les festivals belges. Mais, tu as parlé de Werchter. Il y a aussi le Durbuy, le Roots & Roses, le Grasspop, le SJOCK, Ieper Hardcore, Alcatraz… Vous n’êtes pas vraiment en manque… Mais le C21 festival se situe plutôt dans le Classic PopRock…
Oui, on en a d’autres. Tu sais, les Francofolies de Spa, il y avait quand même une affiche avec quelques groupes rock. Si tu prends les Ardentes, par exemple, j’ai vu là-bas Liam Gallagher, Paul Weller, Iggy Pop, Indochine. Maintenant, l’organisateur des Ardentes l’avait annoncé, ce n’est pas du tout un secret, il a pris un virage urbain. Et il a bien fait car il draine 200 000 personnes. Il veut rajeunir son audience. Ce que les gens veulent maintenant, c’est plutôt du RNB, du rap… il faut de la place pour ça aussi, clairement. Dour aussi ! Avant, tu avais du métal, moins ensuite. Cette année-ci Dour a de nouveau une scène métal. D’où notre idée d’aller constater tout ça, à gauche, à droite. Et heureusement, comme tu l’as dit, il y a encore le Roots & Roses. On y sera en direct le 1er mai. Le Durbuy Rock, on y sera en direct le 11 mai. Il y a encore pas mal de petits festivals qui sont là et qui font le plein. Ce que je trouve dommage, c’est que dans des affiches où on a trois jours de musique, où on a plein de scènes, on n’ait pas gardé une scène dédiée à de la musique qui est un peu plus proche du rock. Les organisateurs ont pris leurs décisions. Mais nous, ce n’est pas en réaction par rapport à eux ou dire qu’on est plus malins, loin de là. C’est pour pallier un manque, et permettre à des groupes belges de se produire. Jusqu’ici, à part une exception ou 2 près, le Classic 21 festival est constitué à quasi-100% de groupes belges. Cette année ci, on a une tête d’affiche qui est MATMATAH (ndla : des bretons donc). On les avait reçus en showcase, le courant est passé d’une façon incroyable ! Et on s’est dit: bah voilà, ça s’impose, s’ils sont disponibles. Or, on n’a pas beaucoup de budget. MATMATAH a fait un super effort pour venir chez nous. Donc ça, je salue ! Vraiment. Il y a encore des gens, malgré tout ce qu’on peut dire sur le business de la musique, qui sont touchés par l’accueil qu’on leur réserve. Et nous, on est touché par leur gentillesse, par les moments qu’on passe, hors micro, en coulisse, où on échange plein de choses autour de la musique. C’est très, très vivant. Et quand on les rappelle quelques mois après, pour dire « on fait un festival. Est ce qu’on pourrait espérer que… ? ». On a tout de suite un Oui. Et puis après, on s’arrange pour trouver des conditions financières, des conditions d’accueil qui nous permettent d’avoir un prix plancher. Ce festival est à 30 euros. Si tu vas voir HOOVERPHONIC en tournée, tu vas payer 45 euros au moins. MATMATAH beaucoup plus à mon avis. Donc l’idée, c’est que l’auditeur qui vient chez nous pour 30 euros, il ait des groupes d’horizons différents, mais avec quand même une racine rock. Qu’il puisse passer un bon moment. Le prix des boissons est limité. On ne paye pas pour se garer, il y a un grand parking gratuit. C’est tous des petits trucs comme ça, qu’on fait, pour dire merci. Or, la gratuité, on ne saurait pas. Si un énorme sponsor vient et nous permet de payer l’affiche, les musiciens correctement, tous les prestataires qui sont là, on le ferait gratuitement, sans problème. Mais voilà, l’idée n’est pas de faire de l’argent. L’année passée, je peux te le dire, on était à l’équilibre, à 100 ou 200 cents euros près. Donc, pour moi l’objectif était atteint puisqu’en plus l’ambiance était très bonne. Donc, l’argent vient toujours après tout ça. Mais clairement, en bon gestionnaire d’argent public (puisque Classic 21 fait partie de la RTBF qui est un service public), on a évidemment l’objectif, au moins, de renflouer les caisses, et c’est le cas. Donc, l’idée est de s’amuser à un prix tout à fait démocratique, sans flonflons ou ce genre de choses…
« ce que je peux déjà dire c’est qu’il y aura une émission qui va démarrer à l’ouverture des portes jusque tard dans la soirée. Les auditeurs seront invités à dire un petit mot puisqu’on célèbre les 20 ans. »
On le ressent dans ton discours. C’est un peu comme une réunion familiale : on appelle nos cousins auditeurs, les oncles et tantes animateurs, et puis on fait une grande bouffe ensemble ?
Oui, et des artistes amis ! C’est un peu comme si tu tombes en panne dans le Nord de la France. Il y a bien un gars qui va s’arrêter, qui va te demander ce que tu as, qui donne un coup de main… On est un peu dans cette ambiance là. Il n’y a pas de barrière, pas de frontières. C’est vraiment bon enfant. C’est vraiment chouette à vivre.
La programmation ressemble à celle qui est diffusée sur les ondes : de l’international, du classic rock, des artistes belges. Je me souviens, étant moi-même vieil auditeur, des slogans comme: « classique: 21, la bande originale de votre vie », ou « quand le Rock devient classique ». Comment s’organise le choix du line-up? As-tu un coup de cœur à partager ?
Comment on fait une affiche ? Comme je t’ai dit, on débute. On n’est pas des organisateurs. Ce n’est pas du bricolage, mais ce n’est pas notre métier. Donc, on arrive toujours un petit peu trop tard par rapport à certaines tournées, par rapport à certains trucs… On a une wish-list de groupes. Mais, pour différentes raisons, ils te disent non. Ce n’est jamais malpoli, c’est toujours : « à merde ! On n’est pas là », « désolé, on est en compo ». C’est une équation a beaucoup d’inconnues. Et finalement, on arrive à trouver. Mais pas par défaut. MATMATAH était dans les premiers qu’on a appelé. On avait envie d’un groupe qui ne se prend pas la tête, avec qui on peut faire la fête. C’est un groupe assez festif sur scène. Donc ça se mettait bien pour un anniversaire. On a eu de la chance avec la tournée d’HOOVERPHONIC Ils étaient disponibles. Ça a été assez vite. Et les autres groupes… SLOPER, c’est un groupe belge. Il a une particularité, c’est qu’il y a deux batteurs. Il y a Mario Goossens, qui est le batteur de TRIGGERFINGER (c’est un des groupes rock les plus tendance. Ça fait des années, dans la scène rock en Belgique, ce sont eux qui donnent le LA. C’est un groupe qu’il faut toujours voir car tous leurs concerts sont différents). Le deuxième batteur est Cesar Zuiderwijk, qui est un hollandais et a joué avec GOLDEN EARING. On voulait un truc visuel aussi, et donc là, on l’aura. Elvis jouait parfois avec deux batteurs, ce n’est pas nouveau. Mais là, il y a quelque chose de très visuel et très transgénérationnel, parce que Cesar a plus de septante cinq ans et il joue toujours comme un bûcheron. Il faut voir ça, c’est incroyable. Il a encore une force de frappe et une agilité assez incroyable. Et Mario est un batteur très démonstratif. Il a été élu d’ailleurs meilleur batteur belge il y a 3 ou 4 ans. Donc déjà avec ces deux là réunis, on a un groupe derrière qui assure à mort. Après on a Charlotte Maquet, qui est cachée derrière le nom AUCKLANE. C’est une jeune artiste qui prépare un album rock alternatif qui est très prometteur. Là on donne une chance à quelqu’un qui a déjà fait un showcase chez nous, qui est déjà venue en session. Elle est adorable et maîtrise vraiment. C’est une guitariste-chanteuse qui est vraiment brillante. Ce sera peut-être sa plus grande scène jusqu’ici. Elle va jouer devant plusieurs milliers de personnes. On veut donner aussi la chance à quelqu’un, pour qu’il sache si ce qu’il fait est juste par rapport à une grande foule. C’est aussi lui permettre de faire ça sans trop de craintes, sans trop de trac. On a le meilleur régisseur avec nous pour goupiller tout ça. Les lights sont toujours super, le son est soigné. On met aussi l’argent là-dedans pour que la diffusion soit la meilleure possible. Pour que l’expérience des auditeurs qui sont là soit la plus parfaite possible. Le petit coup de cœur, c’est THE FLYNTS. C’est un groupe que je ne connaissais pas il y a 3 ou 4 mois. C’est un pote qui m’a dit: « j’ai vu un groupe, c’est incroyable ! C’est quatre jeunes qui doivent avoir 20 ans maximum. Ils jouent du classique rock comme dans les années septante, avec la même démarche, les mêmes codes aussi (patte d’éléphant)… les instruments, l’attitude sur scène… ». J’ai donc écouté un peu. Je me disais: wow, c’est chouette ! On va essayer de faire une petite session. Et entre l’invitation et la session, il y a eu un gars qui a fait une vidéo dans un petit club belge et qui est tombée sous mon facebook. J’ai vu ça et je me suis dit : on doit leur donner leur chance. Et donc là, ils ont eu un double coup. Déjà, venir faire une session chez nous, c’était inespéré, mais alors ouvrir le festival, ils ne touchent plus le sol ! Et ils sont en train de préparer ça avec énormément de professionnalisme. Donc, on aura des groupes qui vont être aiguisés, affûtés sur scène, comme jamais ! J’oublie de parler évidemment de la seconde tête d’affiche on pourrait dire. HOOVERPHONIC et nous, c’est une longue histoire qui remonte quasi au début du groupe. C’est un des groupes belges qui a vendu le plus d’albums à l’étranger. C’est un très gros succès. Pour ceux qui ne connaissent pas, il y a eu plusieurs formules dans Hooverphonic. Et là, on est revenu à celle qui, pour moi, est la plus grandiloquente, la plus chouette. C’est le retour de Geike, la chanteuse qui a chanté sur les plus gros tubes de Hooverphonic. On est là avec différents musiciens sur scène, mais le trio de base est reconstitué. On va voir un show qui est déjà en train de tourner en ce moment. On aura quelque chose sur scène d’un peu particulier car ils sont en train de préparer quelque chose pour nous. Donc ça va être vraiment terrible. Je me réjouis, vraiment. Je pourrais en parler une heure. C’est surtout le cœur qui parle. Je pense que ce sera une soirée plus que réussie.
Justement, cette soirée qui se passe pour la deuxième fois au Country Hall qui est une superbe salle. Est-ce que ce lieu est définitif ? N’avez-vous pas des envies d’extérieur, ou de faire ça sur plusieurs jours, puisque tu le dis toi-même, vous avez une wish-list assez imposante ?
On grandit puisqu’on a démarré tout ça au Rockerill à Charleroi ! Pour moi, c’était la meilleure salle parce qu’elle a une décoration. C’est une ancienne usine, en fait. On est déjà dans un décor en y entrant. Sans mettre de spot, de lumière, sans rien du tout, tu es déjà dans un décor. Mais on est à l’étroit. L’année dernière, il y avait une grosse demande. C’est pour ça qu’on s’est tourné vers le Country Hall qu’on a investi pour la première fois. Ça s’est très bien passé. On reconduit cette fois-ci. Mais normalement ce sera un des derniers concerts là-bas, ou le dernier. C’est sorti dans la presse : le country hall risque d’être abattu dans les prochains mois ou dans un an, pour y construire un vélodrome. C’est un peu, pour moi, un échec. Parce qu’on avait une salle polyvalente qui accueillait du basket, du tennis, mais aussi de la danse, des spectacles… Deep Purple a joué là. Y a eu un tas de concerts dans toutes sortes de styles. Il y a des soirées techno, des soirées rap… Il y a plein de choses qui se passent là. C’est une salle, en tout cas, qui est très bien gérée. Les installations sont terribles. Tu peux vraiment travailler, tu peux prendre ce que tu veux, comme l’éclairage. Tout a été conçu à la base pour que ce soit pérenne et très solide. Donc ça m’attriste un peu. On verra… J’ai cru voir ce matin qu’il y avait des réactions et que ce n’était peut-être pas coulé dans le bronze pour que cette salle disparaisse. Une chose est sûre: je ne pense pas que l’année prochaine on y sera. On aimerait bien changer. On a fait Charleroi, on a fait Liège. Pourquoi pas le faire à Bruxelles ou même à Mons, se rapprocher un peu de la France ? Voilà, que ce soit itinérant, c’est chouette. Pour répondre à ta question « sur plusieurs jours ». Ça nous a effleuré l’esprit cette année ci. Mais on s’est dit : est-ce qu’on est en capacité ? Parce qu’on aime bien gérer les choses seuls. Ne pas prendre des gens qui ne seraient pas vraiment dans l’équipe de Classic 21, pour gérer deux jours de façon plus facile. Donc on se retrousse tous les manches et on le fait. On se fait aider par des pros. Comme j’ai dit il y a un régisseur, des prestataires pour les lights, pour le son… Mais on aime bien quand même être à la manœuvre et avoir quelqu’un de chez nous dans chaque poste. Si on commence à l’étendre, ça va devenir un peu plus difficile. Il va falloir qu’on confie ça à d’autres. Il n’y aura peut-être pas le même esprit de base, qui est un petit peu artisanal, Et « le faire à l’extérieur », j’ai envie de dire : moi vivant on ne le fera pas ! Parce qu’en Belgique, il pleut tout le temps ! Ce serait prendre un trop gros risque.
Ce qu’on ne veut pas faire aussi par rapport à nos amis organisateurs, à nos partenaires, c’est le faire en juillet, août ou fin juin. Parce que là, on arrive en concurrence avec eux. L’idée c’est vers fin mai, début juin maximum, et de laisser la place à tous les gros festivals après. Parce qu’on ne peut pas se démultiplier et on n’aimerait pas être en concurrence. Et devoir imposer à nos auditeurs de faire un choix d’aller là où là, moi je ne trouve pas ça terrible. Alors, c’est très difficile dans cette équation de trouver une date ne serait-ce que pour ça. C’est très, très compliqué de le faire mais c’est aussi beaucoup de joie au final.
Peux-tu nous parler des petits plus de ce festival, comme les rencontres avec l’équipe, les festivaliers invités à participer à une émission en direct… peut être des surprises (?)…
On y travaille. Je ne veux pas tout dévoiler pour l’instant, mais ce que je peux déjà dire c’est qu’il y aura une émission qui va démarrer à l’ouverture des portes jusque tard dans la soirée. Les auditeurs seront invités à dire un petit mot puisqu’on célèbre les 20 ans. Il y aura sûrement des témoignages qui seront sympas. Tous les animateurs de Classic 21, présents ou passés, seront là. On aura des figures de la chaîne qui viendront pour l’occasion animer un quart d’heure, une demi-heure, une heure… On n’a pas encore vraiment fait le planning. Il y aura des DJ sets de tous les animateurs. Et la soirée se terminera avec un DJ célèbre, Bernard DOOBBELEER, qui a travaillé chez nous de longues années, et qui a contribué pour beaucoup au succès actuel de Classic 21. Il viendra mixer avec tout l’art qu’on lui connaît. La soirée sera animée par Ray Cokes. Je me réjouis de voir Ray, parce que je sais qu’il révise déjà son français. Là, il habite à Berlin. Ray Cokes, c’était l’animateur vedette de MTV Europe. On l’a repris il y a un an ou deux je pense, pour faire une séquence matinale chez nous. Il avait beaucoup de choses à dire. On est resté vraiment pote. Voilà encore un exemple : Je n’avais plus parlé à Ray depuis 8 ou 9 mois. Je décroche, je l’appelle, il répond tout de suite ! Je dis « voilà, on fait un festival ». Il me dit « Ah, je veux en être ! », avant même que je ne pose une question. Et puis je lui dis « est-ce que tu veux présenter ? ». Il me dit « bien sûr » avant même de savoir… Je pense que dans le métier qu’on fait, généralement c’est : attends ! quel jour ? Combien tu vas me payer ? C’est quoi les conditions?… Là on a : oui, oui, oui. Depuis mon premier appel, je vais être honnête, je n’ai toujours pas rappelé, et lui non plus ! Donc, lui ne sait toujours pas à quelle heure on l’attend, les conditions, etc. Mais on s’en fout ! Je peux dire qu’il sera là et que tout va bien se passer. On va préparer maintenant activement sa présentation, tout ça… Ce sera chouette aussi pour les auditeurs de revoir Ray Cokes.
Merci Etienne pour ta disponibilité et ce sympathique échange.
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